Thomas Demand (*1964) Gangway, 2001. © DR. MAH, Cabinet d’arts graphiques, Genève.
L’exposition d’art contemporain “Borderlines. Estampes, multiples et dessins contemporains” marque le renouveau du Cabinet des estampes rebaptisé Cabinet des arts graphiques (CdAG). Un signe fort et bienvenu en faveur de la création contemporaine. Sous la bienveillance de Jean-Yves Marin, directeur du MAH et de Christian Rümelin, conservateur du CdAG, le MAH peut aspirer à reprendre le rôle prééminent qu’il n’aurait jamais dû abandonner en matière d’art contemporain.
Borderlines présente une sélection d’oeuvres choisies parmi le millier de pièces reçues ou acquises depuis l’année 2000. Les artistes genevois sont particulièrement représentés, signalant ainsi la vitalité de ce milieu.
Entretien avec Christian Rümelin, conservateur responsable du Cabinet d’arts graphiques et commissaire de l’exposition Borderlines.
“Parmi le grand éventail de thématiques, quatre sujets ont été retenus pour l’exposition Borderlines : la temporalité (tempus fugit, la perception de l’individu (absence/présence), l’implication des lieux et la définition de l’espace (genius loci), et la relation entre les médias comme moyen d’enrichissement artistique (transmédialité). L’objectif n’est pas de fournir des réponses absolues, mais de proposer des pistes de réflexion en présentant différentes approches visuelles.”
Markus Raetz (*1941). Gaze, 2001. Aquatinte en couleur (3 plaques), morsure directe au pinceau. Feuille : 740 x 992 mm. © 2010, ProLitteris, Zurich, photo : Flora Bevilacqua.
Commentaire : Christian Rümelin.
Genius Loci “Depuis toujours, l’espace, comme le temps, sont partie intégrante de l’art. Cela n’a pas changé durant les dernières décennies. Mais l’estampe et le multiple contemporains utilisent aussi, entre autres, la représentation d’un lieu existant (Balthasar Burkhard), ou imaginaire (Markus Raetz, Pierre Vadi avec son « Météorite » et le livre d’artiste accompagnant le multiple), ou le changement de la perception d’un lieu (Katharina Grosse avec la pierre peinte de marbre de Carrare) ou un lieu impliquant une caractérisation temporelle (Christiane Baumgartner).”
Anri Sala (*1974). Airport, 2005. Tirage C-Print sur papier blanc brillant, 520 x 700 mm. Édition pour Parkett 73. © Anri Sala et Éditions Parkett. MAH, Cabinet d’arts graphiques.
Commentaire : Christian Rümelin.
Tempus fugit “Le temps qui passe, sa perte, et son emploi, sont des sujets récurrents dans l’estampe contemporaine. Cette temporalité peut s’exprimer par la perception particulière des jours ouvrables (comme chez Liam Gillick), des saisons (Matthias Mansen), par le mouvement (Anri Sala, Alain Julliard, Thomas Demand) ainsi que par la superposition de différentes couches de temps et leur perception (Silvie Defraoui), ou encore par la référence à la musique et aux disques vinyl, en tant que symbole du temps qui s’écoule
(Jean-Luc Manz).
Pierre Vadi. Flight, Objet “météorite”. Editeur: Hard Hat, Genève.
Commentaire : Christian Rümelin.
Pipilotti Rist( *1962 ) Die Hilfe / The Help (autoportrait en pied ), 2004 Impression jet d’encre en quadrichromie sur tissu découpé 1800 x 900 mm env. © Pipilotti Rist.
Absence-présence “L’individu et le corps humain sont parmi les sujets les plus constants de l’art occidental. Ce qui a changé, au cours des dernières décennies, est avant tout la perception de l’être humain et de sa personnalité, notamment dans l’estampe, le dessin, le multiple ou la photographie contemporaine.”
Entretien avec Christian Rümelin, le 22 avril 2010. les commentaires sont du Cabinet des arts graphiques.
Jacques Magnol
Borderlines Estampes, multiples et dessins contemporains. 22 avril au 1er août 2010.
Cabinet d’arts graphiques. Promenade du Pin 5. Genève.
Christian Rümelin, nouveau conservateur responsable du Cabinet des estampes, depuis août 2008. Avant sa venue à Genève, Christian Rümelin a d’abord été chef de projet du Catalogue raisonné Paul Klee à Berne, puis conservateur des estampes et de l’art moderne à l’Ashmolean Museum de l’Université d’Oxford.
Autour de l’exposition Borderlines
Entretiens du mercredi
12 h 30. 19 mai 2010, Un autre regard sur l’estampe contemporaine : une approche, par Christian Rümelin, commissaire de l’exposition.
9 juin, Estampe, photo, multiple : médias comme moyens, par Mayte Garcàa Julliard, assistante conservatrice.
23 juin, L’actualité de l’estampe et du multiple contemporain, par Christian Rümelin, commissaire de l’exposition.
Rencontre
Jeudi 3 juin, 18 h 30. Avec Cyrille Noirjean, directeur de l’URLDA Centre international estampe & livre, Fabrice Gygi et Matthias Mansen, artistes. Rencontre animée par Christian Rümelin, conservateur – responsable du Cabinet d’arts graphiques, Musée d’art et d’histoire, Genève.
Le bâtiment de la promenade du Pin de 1927 à aujourd’hui
Le bâtiment abritant la Bibliothèque d’art et d’archéologie (BAA) et le Cabinet d’arts graphiques (CdAG), situé au numéro 5 de la promenade du Pin, est étroitement lié au Musée d’art et d’histoire depuis 1927. Cette année-là , Amélie Diodati-Plantamour lègue cet hôtel particulier à la Ville de Genève. La Bibliothèque d’art et d’archéologie, logée jusqu’alors au musée même, y déménage en 1928. En 1952, c’est au tour du Cabinet des estampes d’y être installé. Entre 1999 et 2002, l’extérieur de l’édifice est complètement remis à neuf (toitures, façades, fenêtres, sculptures). Les travaux de rénovation intérieure débutent pour leur part en septembre 2008 et sont maintenant achevés.
Aux 1er et 2e étages, la Bibliothèque d’art et d’archéologie se dispose à accueillir chacun dans des espaces entièrement remis à neuf.
Aux 3e et 4e étages, le nouveau Cabinet d’arts graphiques regroupe les désormais anciens Cabinet des estampes et Cabinet des dessins. Il offre également au public des espaces d’exposition rénovés, inaugurés avec l’exposition Borderlines. Estampes, multiples et dessins contemporains, ouverte dès le 22 avril 2010.
