Le thème du Médecin malgré lui est extrêmement actuel.

Photographie de Mario del Curto.

Au Théâtre de Carouge, la pièce la plus jouée de Molière a 340 ans et fait toujours autant rire, mais derrière la farce Jean-Baptiste Poquelin dépeint une condition féminine difficile où quand la femme n’est pas battue il est préférable qu’elle se taise “Et qui est ce sot-là  qui ne veut pas que sa femme soit muette ? Plût à  Dieu que la mienne eût cette maladie !” La satire sociale n’est pas moins aiguisée quand il s’agit de démonter les mécanismes de soumission, des rapports de force entre mari et femme, vendeur et client ou patron et employeur, mais la ruse permet de retourner bien des situations, ne sommes-nous pas si crédules ?

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Au Théâtre de Carouge, Jean Liermier a délaissé les habituelles perruques d’époque pour faire évoluer ses acteurs dans un décor des années 60 où le couple de SDF évolue dans la périphérie glauque d’une ville imaginaire. Les coups pleuvent, le bourgeois se fait berner, l’amour triomphe et le rire naît à  la vue du malheur des autres, de leur crédulité.
Féru de cinéma, Jean Liermier a assemblé les scènes à  un rythme rapide, comme autant de situations dont le héros doit se sortir. Le texte de Molière semble avoir été remis au goût du jour, mais comparé à  l’original il s’agit du même, c’est tout l’art des acteurs.
JM.

Au Théâtre de Carouge. Grande salle François-Simon. Jusqu’au 3 juin 2007

Avec : Anne-Marie Delbart, Evelyne Didi, Marie Druc, Delphine de Stoutz, Mathieu Delmonté, Eric Elmosnino, Michel Kullmann, Philippe Mathey, Alain Pralon.