Le modèle de production par projet pénalise les intermittents

affiche votation

Le premier subventionneur de la culture est probablement la Confédération avec le chômage. Le monde des arts vivants s’est construit en Suisse romande comme en France sur le modèle de l’intermittence. Il s’inquiète des bouleversements qu’induirait le démantèlement de l’assurance chômage.Les salariés de ce secteur, toutes professions confondues, ont tout au long de leur carrière une succession de contrats de courte (voire très courte) durée (en général moins de 3 mois) et des changements d’employeurs perpétuels. Ces contrats sont entrecoupés de périodes plus ou moins longues de chômage. C’est ce qu’on appelle l’intermittence. Cette situation d’intermittence n’est pas choisie par les professionnels des arts vivants, pas plus d’ailleurs que par les employeurs. C’est tout le système qui s’est construit autour de cette production par projet.  Et même le plus talentueux des professionnels a de la peine à  cumuler 18 mois de travail sur 24.
La révision en visant le chômage de longue durée touche donc l’ensemble d’un secteur économique qui ne peut actuellement survivre sans l’apport ponctuel du chômage. En passant à  18 mois de cotisations pour y avoir droit, la loi exclut tout simplement du chômage l’immense majorité des professionnels du spectacle.

 Si cette révision de la LACI entrait en vigueur, elle aurait des conséquences catastrophiques pour toute une partie de la population (notamment les jeunes qui sortent de formation et les plus de 50 ans) mais en plus elle toucherait de plein fouet les artistes et par conséquent le monde de la culture.

Le premier subventionneur de la culture n’est peut-être pas la Ville via son département de la culture, mais la Confédération avec le chômage, ce qui explique que les relations puissent être houleuses. La comparaison entre les acteurs culturels et les valeurs moyennes nationales fait apparaître des différences particulièrement significatives, ainsi les intermittents du spectacle subissent-ils un taux de chômage jusqu’à  trois fois supérieur à  la moyenne nationale, une proportion des emplois à  durée limitée de sept fois supérieure à  la même moyenne.

Voir le site www.parlerlabouchepleine.ch/petition

Voir également sur GenèveActive:

Les intermittents et le chômage: une liaison dangereuse?

Le prix du travail artistique doit comprendre celui de la couverture sociale

Publié dans société