Le Musée d’art et d’histoire de Genève cherche 40 millions pour son lifting.

Chutes de corniches au Musée d’art et d’histoire en août 2007. (photo MAH).

L’incident survenu cet été aura permis de remettre sur le métier le projet que l’architecte Jean Nouvel avait proposé en 1998 pour le musée. L’extension proposée serait la première rénovation complète depuis sa construction en 1910 par l’architecte genevois Marc Camoletti, elle prévoit une augmentation de 3800 m2 de surface en occupant la cour intérieure, et un bijou de restaurant panoramique sur le toît, tout cela pour 80 millions de francs. La Ville acceptera de mettre la main à  la poche pour 40 millions si le secteur privé en trouve autant de son coté avant l’été prochain. C’est donc le moment de sensibiliser le public à  l’importance des collections conservées dans des conditions peu adaptées aux exigences muséographiques actuelles.

Le point par Cà¤sar Menz, directeur des MAH. (vidéo),
et l’interview (audio) de Jean Nouvel

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Façade du MAH vue par Jean Nouvel

Projet Jean Nouvel. Pavillon sur la promenade de l’Observatoire. (montage photographique) © Jean Nouvel.

L’exposition Patrimoine en danger une sélection d’une centaine de peintures et pastels est provisoirement présentée dans les espaces des expositions temporaires. Le parcours chronologique permet de revoir les ensembles les plus significatifs des écoles italienne, nordique et française, parallèlement aux artistes suisses principalement représentés par Liotard, Saint-Ours, les paysagistes Calame et Diday mais aussi Vallotton et Hodler en même temps que des artistes contemporains , ainsi de l’oeuvre de Pipilotti Rist qui a été très subtilement intégrée dans une structure aussi inattendue qu’elle l’était dans le plancher du premier étage dans les salles désormais sinistrées. Une extension qui permettrait également de mettre en valeur la collection d’oeuvres de Ferdinand Hodler dont le musée possède la collection la plus importante et dont chaque exposition fait un tabac. (Ecouter l’interview de Claude Ritschard à  l’occasion de la dernière exposition au Rath en 2005).

Le Musée d’art et d’histoire n’est qu’un des lieux nécessitant rénovation et extension, voir par exemple le musée de l’horlogerie ou celui d’ethnographie, les temps de gestation se révèlent terriblement longs, dix ans déjà  pour le MAH, autant dans l’art contemporain pour le BAC, et encore plus pour le MEG. Pendant ce temps, un autre musée d’horlogerie s’est installé à  la rue des Vieux-Grenadiers en un temps record. Ce dernier lieu ferait-il de l’ombre au musée de la rue de Malagnou ? En tout cas, le bruit de sa non-réouverture court depuis plusieurs mois et Cà¤sar Menz l’a pratiquement confirmé ce 30 novembre : les frais de sécurisation exigés par les assurances après le cambriolage survenu en 2002 se révèlent exorbitants (près de 13 millions), il est donc sérieusement envisagé de réintégrer ses collections au Musée d’art et d’histoire et de réfléchir à  la réaffectation du bâtiment dédié l’horlogerie et à  l’émaillerie.

Il faut prendre la chute estivale des corniches comme un don du ciel qui ouvre la voie à  une mise aux normes internationales d’un musée des beaux-arts quasi centenaire dans un avenir proche, pour 2012 estime Cà¤sar Menz. D’ici là , le Bâtiment d’art contemporain en aura terminé de ses guerres intestines et le Musée d’ethnographie jouira aussi d’un nouvel espace puisque que le concours d’architecture qui sera lancé le 12 décembre 2007 aura pour objectif de tripler sa surface qui passera ainsi de quelques 800 m2 à  2500 m2.


Projet Jean Nouvel. Coupe latérale du bâtiment. Les cinq niveaux (rez, trois plateaux, restaurant) insérés dans la cour © Jean Nouvel.

Projet Jean Nouvel. Restaurant panoramique au-dessus du niveau des toitures du bâtiment actuel, avec vue sur le lac. © Jean Nouvel.

 

Ecouter l’interview de Jean Nouvel sur Genève Active.

 

 

Publié dans architecture et urbanisme, arts
Un commentaire pour “Le Musée d’art et d’histoire de Genève cherche 40 millions pour son lifting.
  1. wyss gerald dit :

    Magnifique challenge! Encore faudra-t-il dépasser l’esprit de clocher qui, heureusement commence à  se fissurer à  Genève. L’acceptation du CEVA en est témoin et permet d’espérer!
    Courage!

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