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Rencontre Arts de la Scène 2014 https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene Théâtre - Danse - Pluridisciplinaire Fri, 07 Nov 2014 10:43:02 +0000 fr-FR hourly 1 Actu https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/actu/ Thu, 23 Oct 2014 13:03:26 +0000 http://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/?p=1211 ]]> Bourses SSA 2015 pour le développement de films documentaires (longs métrages cinéma et télévision)
Le Fonds culturel de la Société Suisse des Auteurs (SSA) attribue 4 bourses de 20 000 francs chacune pour le développement de films documentaires.
Le délai d’envoi des dossiers échoit le 11 mai 2015. Le règlement concerné peut être consulté ici : http://www.ssa.ch/sites/default/files/ssadocuments/m136f1014.pdf

– Pour sa quatorzième édition PREMIO – le prix d’encouragement pour les arts de la scène – recherche de nouveau de jeunes artistes professionnels qui ont un projet de création en Suisse. Tous les informations sur le site relooké de PREMIO.

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Circulons, il y a tout à voir ! https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/circulons-il-y-a-tout-a-voir/ Tue, 14 Oct 2014 12:10:08 +0000 http://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/?p=1179 ]]> Commentaire de Lionel Chiuch à l’article de Gabriel Alvarez suite à la Rencontre du 29 septembre.

Construire des murs, s’y adosser, voilà qui semble parfois être l’activité première de ceux qui, dans le discours, prônent la mise à bas des cloisons disciplinaires. Il est vrai que l’on n’en est plus à une contradiction près. Ainsi, dans un essai stimulant intitulé « Politiques du spectateur: les enjeux du théâtre politique aujourd’hui », Olivier Neveux tente d’éclairer « la captation et le retournement de positionnements tels que le risque, la transgression, le scandale et la critique, qui, auparavant, apparaissaient comme autant de leviers d’un théâtre d’avant-garde ou militant, alors qu’aujourd’hui ils semblent continuer, reproduire sur la scène les prétentions d’une société qui se veut justement celle du risque et de la transgression ».

Le système libéral, c’est sa force, excelle pour s’approprier les codes de la contestation. Plus désarmé face aux révolutions, qui sont le fruit d’une adhésion commune, il maîtrise mieux les enjeux qui se situent dans le champ de l’individualisme et s’emploie donc à atomiser les oppositions. Ce qui est valable en matière d’idéologie l’est aussi dans le domaine de l’art (quelqu’un a-t-il remarqué, en outre, que plus les arts vivants font l’impasse sur le vivant, plus il y a économie d’homme, plus leur valeur grimpent sur le marché – très artificiel – de l’art? Cette fatalité n’est-elle pas aussi celle de l’entreprise?). Aux chapelles d’hier se sont substituées des fabriques, desquelles sont issus des produits estampillés destinés à des filières bien précises. C’est donc en toute logique que les prêcheurs d’hier, parfois réticents aux nouveaux lexiques artistiques, ont cédé la place aux managers d’aujourd’hui, plus affutés en terme de communication. Dans tous les cas, les visions se dressent les unes contre les autres, comme si la notion de coexistence avait été effacée au profit de celle de concurrence.

Revenons sur l’histoire récente du Théâtre du Grütli. Avec le projet mené par Maya Boesch et Michèle Pralong de 2006 à 2012, la lisière culturelle – qui se nourrit d’expériences – s’était installée au coeur de la cité. Lors des Rencontres théâtrales, certains ont témoigné de leur nostalgie par rapport à ce modèle. C’est bien entendu leur droit. L’ennui, c’est que chaque mandat devient très vite un « âge d’or » pour ceux, et ceux là uniquement, qui y prospèrent. Faut-il rappeler ici la levée de bouclier que suscita l’arrivée des nouvelles directrices? Ces dernières invitèrent les contestataires à s’exprimer. La plupart se fourvoyèrent, témoignant d’une évidente crispation qui eut pour effet de rendre leur cause inaudible. Leur méthode, maladroite et véhémente, avait occulté le fond: un questionnement politique et artistique des pratiques. Depuis, rien ne semble avoir changé, à part le cursus de ceux qui apostrophent.
Peut-on dire, au risque de passer pour opportuniste, que l’expérience du Grü fut aussi fructueuse et nécessaire que l’est celle entreprise par Frédéric Polier depuis 2012? Que de nombreux artistes communs en irriguent d’ailleurs les flux? Que chacune, à sa manière, témoigne de la vitalité de la Suisse romande dans le domaine des arts de la scène? Que le théâtre de recherche, expérimental, trans… comme vous voulez, devrait moins être une question de label commode que d’ouverture réelle? A la suite de Gabriel Alvarez, comment ne pas déplorer que les esprits censés être les plus curieux subissent un étonnant phénomène de racornissement dès qu’on n’adopte pas la même doxa qu’eux?

Lors des Rencontres, il fut beaucoup question de diffusion et de réseaux. Encore que le terme de « franchise » semble désormais mieux adapté. D’un point de vue politique, on parle volontiers de « rayonnement ». Là encore, Gabriel Alvarez a raison de se méfier de l’éblouissement, qui est trop souvent celui de l’artiste face à lui-même. Car il n’y a pas loin du « rayonnement » au miroir aux alouettes: s’il est toujours gratifiant de construire des châteaux en Espagne, il importe aussi de consolider les fondations de bâtisses plus modestes mais s’ancrant plus profondément dans le terreau local.
Il n’est pas de bonne ramification sans solides racines. C’est sur ces racines, par le biais d’une médiation (terme aujourd’hui galvaudé) quotidienne, que travaille l’équipe du Théâtre du Grütli. Et non dans le souci d’une franchise qui le rendrait identifiable au regard de tel ou tel réseau. L’objectif fixé est celui d’une implantation forte qui permette de développer le lien entre les citoyens et les pratiques. C’est au coeur des salles que peut naître et s’épanouir la diversité. Dans le croisement des disciplines, au sein de l’acte artistique, et dans celui des publics. Il faut être furieusement rétrograde pour cloisonner les lieux quand la richesse artistique relève des frictions. Il faut bien peu de confiance pour ne soumettre son travail qu’à une catégorie du public, qui se singularise sans doute par sa curiosité, mais dont on a au préalable circonscrit le profil via une communication sélective.

Le « réseautage », parce qu’il fonctionne selon des mécanismes qui sont ceux de l’économie libérale, refuse ce qui relève du « flou artistique ». Il lui faut donc des fabriques et des appellations (transgression en est une, même si elle ne dupe plus personne). Le corollaire de cette exigence, c’est que la notion de produit remplace celle d’oeuvre. De leurs côtés, les artisans de cette évolution ont changé le langage poétique contre celui du marketing. En guise de direction artistique, on oppose désormais l’esprit entrepreneurial. Pourquoi pas. Mais que l’on ne s’étonne pas, ensuite, de voir des artistes devenus marchands du temple s’empêtrer dans des considérations qui n’ont plus rien à voir avec l’art. Au final, on arrive à cette étonnante contradiction: ce qui relevait de la liberté artistique s’efface pour céder la place au formatage esthétique. Pour quelques créations audacieuses et novatrices, combien de succédanés, d’ersatz, de pâles copies? Lesquels servent d’ailleurs d’arguments a contrario à ceux qui ont renoncé à mettre leur pratique en question.
Ne pas s’inscrire dans cette logique de marchandisation de l’oeuvre, ce n’est pas nier l’évolution de l’époque. C’est, parce qu’il n’y a pas de vrai progrès sans méliorisme, la considérer au contraire afin de résister à ce qu’elle a de plus mortifère. « Des pulsions morbides hantent l’art contemporain, qui n’est plus pour l’essentiel qu’un jeu de guignols manipulés par l’idéologie libérale et l’argent », constate, avec quelque excès, Alain Georges Leduc dans son pamphlet « Art morbide? Morbid art ». Une fois encore, il ne s’agit pas de s’élever contre ce qui est nouveau, curieux, insaisissable parfois, mais de rester vigilant à propos des démons qui se tiennent à proximité: lesquels, retors, oscillent entre la posture et l’imposture. Et ne sont jamais autant à leurs aises que lorsque les lois du marché fournissent la partition.
Contrairement au discours manichéen, il n’y a pas à choisir entre deux renoncements, le premier consistant à se replier sur soi tout en regardant en arrière et le second à se soumettre – au nom de la modernité – aux codes du libéralisme, mais bien à réaffirmer la part vivante, insoumise et fondamentalement utopique des arts précisément qualifiés de « vivants ». C’est cela qui importe: être éperdument vivant.

Lionel Chiuch

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Retour sur la Rencontre du 29 sept. : Gabriel Alvarez https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/retour-sur-la-rencontre-du-29-sept-gabriel-alvarez/ https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/retour-sur-la-rencontre-du-29-sept-gabriel-alvarez/#comments Fri, 03 Oct 2014 09:37:34 +0000 http://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/?p=1139 ]]> Voici l’écho qu’a laissé en moi la rencontre des arts de la scène du 29 septembre au Galpon.

Je parle du théâtre, car je le pratique depuis quarante ans, mais la plupart du temps quand je dis théâtre, je pense aux arts vivants, à la musique, à la danse et encore à d’autres formes artistiques.
Je suis un peu déçu que nous n’arrivions jamais, dans pareils contextes, à nous poser de manière frontale la question : que reste-t-il du politique au théâtre, dans les arts vivants ?
Nous avons pu constater que ce sont nos revendications personnelles qui prédominent toujours en laissant souvent échapper l’essentiel.
Je me demande, pourquoi dans ces débats, nous n’arrivons pas à nous interroger sur l’essentiel de nos activités. Par exemple, l’activité théâtrale peut-elle fournir une réponse à des questions qui concernent la base d’une conscience collective et sociale ? Pouvons nous considérer les arts vivants comme créateurs de lien social ?
Si nous plaçons nos débats dans cette perspective et posons les questions allant dans ce sens, le théâtre et les autres formes artistiques deviennent alors une « affaire » politique, occupant dans la cité la place qui leur correspond.

Une des « missions » du théâtre, et de toute activité artistique et créatrice, est celle de réinventer la joie de vivre ensemble ! Toute activité réunissant des femmes et des hommes afin de partager une vison, une poétique, une sensibilité, contribue à la qualité de cette vie. Dans ce théâtre-là, la danse, la musique et d’autres formes artistiques peuvent aider à hydrater la vie de la cité.
Notre responsabilité sociale et politique en tant qu’artistes est de contribuer à rompre un certain marasme social. Pour y arriver, je ne vois d’autre possibilité que l’inoculation, par la voie théâtrale ou par toute forme artistique, des conflits existentiels dans la vie quotidienne de la cité. Il faut des individus qui se prêtent de manière volontaire à une telle opération… et à Genève il y en a !

Il y a un conflit qui oppose d’une part l’élan de vie, la générosité humaine des désirs et, d’autre part, les impératifs d’une économie qui dénature la terre, déshumanise les hommes, incite au fatalisme et aux comportements suicidaires et vulgarise dans l’indifférence à une barbarie en passe de devenir ordinaire.
C’est à l’intérieur de ce conflit qu’il faudrait contextualiser l’activité théâtrale et non dans des simples revendications ou dans des débats de chapelles : contemporaine ou pas, avec texte ou muet, performatif ou répertoire, postmoderne ou archaïque et tant des autres.
Nous devons valoriser nos activités de création comme des processus complexes, en sachant qu’ils mettent en jeu nos aspects lumineux et ceux qui sont obscurs, sans jamais perdre de vue cette perspective de partage d’une idée, d’une vison esthétique ou d’une représentation personnelle de la société.
Il existe sûrement un trait fondamental entre nos activités artistiques, les relations que nous construisions à l’intérieur et la façon dont nous nous comportons avec les autres et peut être même dans la façon dont nous aimons et pouvons aussi haïr.
L’activité artistique vue ainsi nous donne la possibilité de cesser d’obéir de manière réflexe au pouvoir et à la prédation qu’entretient la société de consommation. Nous savons qu’elle produit des faux codes de solidarité et engendre une démagogie qui cache la richesse d’un réel partage.
Alors je me demande et demande à mes consœurs et confrères des arts de la scène : sommes-nous capables d’inventer des nouveaux partages, avec le public, avec d’autres lieux et compagnies ?

Le théâtre genevois, dans sa configuration faite de diversité et de pluralité est le résultat d’un processus historique de résistance à un système de pensée économique et sociale. Résistance qui a été étiquetée, à juste titre pendant une époque, comme culture alternative, cette culture qui ne veut pas laisser incorporer l’art et la création dans une seule perspective économique où la productivité et le profit sont le seul horizon. Les temps semblent avoir changé et les artistes d’aujourd’hui demandent plutôt qu’ils ne résistent !
Je crois qu’on doit penser le théâtre comme une passion existentielle inséparable des liens sociaux qui l’enserrent. Il est le terrain d’une lutte entre la vie aspirant à sa plénitude et la survie, qui est la vie économisée, réduite à la quête angoissée de la subsistance et du profit.
Avec le triomphe du consumérisme, la création théâtrale, et d’autres arts vivants perdent leur substance et s’apparentent de plus en plus à des produits culturels décrits par les dépliants publicitaires dont les campagnes promotionnelles des supermarchés offrent l’exemple.
Mais une certaine pratique théâtrale, de la danse ou de la musique, celle qui se construit par un travail quotidien des artistes, résiste ! Quand je parle de résistance, je pense à l’activité théâtrale et à toute activité artistique du point de vue social.
Résistance contre la réduction de son activité à la simple production de marchandises, résistance à cette idée qui la considère comme une activité « élitiste », comme des activités qui devraient s’autofinancer, insignifiantes du point de vue de la valeur marchande pour la vie de la cité !

Le travail en troupe qui a été évoqué comme modèle à réinventer ou plutôt comme une utopie à reformuler est fondamentale pour l’activité professionnelle. Nous réduisons progressivement, pour des raisons économiques, le temps de création. Nos spectacles se font dans l’urgence, les artistes risquent de se transformer en mercenaires, de sauter d’une création à une autre (quand c’est possible) sans avoir le temps d’approfondir une démarche, une méthode, une pratique particulière. Nous parlons beaucoup de rayonnement, et sommes aveuglés par toute cette lumière qui irradie, en oubliant ce temps qui garantit l’approfondissement de nos métiers.
Nous parlons et demandons toujours des garanties et des aides pour vendre nos produits, nous parlons des stratégies de la circulation des marchandises culturelles et bien sûr du prestige et des autres catégories liées au marketing. Ce raisonnement peut même prendre une forme délirante et aberrante quand on nous dit que les spectacles qui tournent sont ceux qui sont adaptés à la demande du marché, qui sont le bon produit (du moment ?). Voilà une des dérives à laquelle mène la perte de vue des processus de nos activités.

Je suis convaincu que la pratique du théâtre, réalisée de manière professionnelle et exhaustive et non en dilettante, peut prendre la forme d’une résistance sociale, même si elle est minoritaire. La pratique des arts vivants se nourrit de la recherche de la rencontre humaine et elle s’affirme comme une quête de l’expérience avec l’autre, introduisant toute une dialectique des désirs appartenant aux individus qui la réalisent. Les arts de la scène sont un processus de travail qui se fonde sur un rapport à l’autre en terme de proximité et de contextualisation !
Je défends socialement mon activité artistique car elle me donne aussi la possibilité, en tant qu’être humain, de me réconcilier avec mon corps, avec la réalité vivante et les désirs qu’elle engendre. Non par ce qu’elle me donne de prestige ou de reconnaissance sociale.

Nous savons que la relation fondamentale dans les arts vivants est celle de je-tu. Cette relation est la condition de l’acte théâtral. De ce point de vue, les arts vivants nous apprennent l’expérience de l’autre. Situer un débat des arts de la scène dans cette perspective, c’est donner la possibilité de reconnaître le politique dans nos activités, de nos places dans la cité. Sinon, nous resterons toujours avec cette sensation d’incommunication, de solitude et même d’une sorte d’impuissance car chacun est dans sa petite bulle.
Nous avons constaté lors des débats sur Genève et son rayonnement artistique international toute une panoplie de mots comme déclin, reconnaissance, succès, et j’en passe, qui empêchent les vraies confrontations nouvelles. Chacun sur sa chaise, surtout ne pas s’exposer et attendre que le fruit mûr tombe tout seul !
Il y a des mécanismes que le système marchand impose à l’être humain en le déshumanisant : l’appropriation, la concurrence, la compétition, cette idée que tu es quelqu’un quand tu es reconnu par le marché, ou bien cette culpabilité sournoise, qui est lentement distillée, si nous ne sommes pas productifs, rentables… etc.

A la boutade gratuite de “fermons le théâtres pour savoir s’ils sont nécessaires”, réagissons d’une autre manière, ouvrons-les vraiment afin de ne pas nous laisser assujettir à cette perspective de mort qu’est la recherche du profit ou les rationalisations à tout-va des services publics. Soyons courageux afin que nos créations et nos formes de production artistiques nous donnent la possibilité à chacun de bâtir sa destinée en élaborant les conditions qui favorisent ses desseins. Dès l’instant que le théâtre, les arts vivants, se revendiquent comme une forme privilégiée pour enrichir nos aspirations à vivre plus intensément, ils s’ouvrent alors à la plus grande diversité des comportements et des choix. Saisissons cette chance que cette ville nous donne !

Je retiens comme élément le plus important de cette rencontre le fait que le magistrat nous a renvoyé à nous-mêmes : organisez-vous, trouvez une plateforme commune, faites deux ou trois proposition fortes et ainsi il y aura des interlocuteurs directes en face, au lieu des seules revendications individuelles. Est-ce possible…je ne sais pas.
Créons des synergies entre les gens des arts de la scène.

Petites propositions

1
Un petit pas vers le public, comment éveiller sa curiosité.
Nous savons que Genève est une ville qui facilite énormément l’accès à la culture. Au Galpon dans le souci d’un brassage du public nous avons proposé à certains lieux la formule suivante : en gardant un billet acheté pour voir un spectacle du Galpon, ce spectateur peut l’utiliser pour aller voir une autre pièce dans un autre théâtre et vice et versa, en sachant qu’il aura une réduction (par exemple il paye le tarif minimum du théâtre en question.) Silence radio.

2
La diffusion
Je suis d’accord avec le postulat que se sont les compagnies et les lieux qui doivent prendre les initiatives pour faire tourner leurs spectacles :
Alors appel d’offre ou mieux de collaboration aux lieux et structures intéressés.
La Galpon, en septembre 2015 veut organiser un “carrefours des producteurs”, nous sommes en contact avec quinze producteurs latino-américains et dix européens afin de les inviter à venir se réunir à Genève.
Il s’agit de les rencontrer et de leur présenter divers spectacles, des productions genevoises. Ils demandent la possibilité de nous offrir des travaux de leurs pays respectifs. Question : y a-t-il des institutions ou structures intéressées à s’investir dans cette initiative ?

3
La réflexion
Discutons de manière sérieuse entre nous, gens du théâtre, pour éditer une publication, à l’image du journal de l’ADC. Une tribune de réflexion, de débat et de contribution sur la situation du théâtre indépendant.

 

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https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/retour-sur-la-rencontre-du-29-sept-gabriel-alvarez/feed/ 1
Julien Brun – metteur en scène https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/julien-brun-metteur-en-scene/ Mon, 29 Sep 2014 19:21:38 +0000 http://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/?p=1096 ]]> Julien Brun, metteur en scène.

A1. Quelles sont vos attentes concernant une rencontre entre les acteurs et actrices des arts de la scène et Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?

Je remplis ce questionnaire à titre personnel et à la suite de la rencontre du 29 septembre. La suggestion de Myriam Kridi ainsi que le début de discussion avec Virginie Keller m’ont amené à vouloir prendre le temps de développer ma pensée ici.

Mes attentes concernant cette rencontre n’étaient pas très claires et je dois constater que le résultat de celle-ci ne l’est pas forcément beaucoup plus. Ont été abordés un grand nombre de sujets reliés de près ou de loin à la politique culturelle genevoise, mais ayant malheureusement trop souvent comme point de départ une volonté de faire l’état des lieux de la situation actuelle, avec en fond une attitude de légitimation de la place de chacun dans le système genevois. J’aurais personnellement souhaité entendre les projections dans le futur (utopiques ou non) de chacun. Les rêves et les aspirations.

A.2. Quelles sont vos 2 revendications prioritaires à faire valoir auprès de Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?

Mes revendications sont en formes de question. De même que ce que j’ai brièvement dit lors de la rencontre, ma principale question est la place de la prise de risques à Genève. Quelle est la place pour des projets risqués, aux frontières des différentes disciplines, dans le système de subventionnement, dans les programmations des institutions, comme dans l’activité artistique professionnelle ? Je sens en effet une attitude globale de survivant dans le milieu genevois. Chacun doit se battre pour conserver et ses acquis et trop d’énergie est dépensée à asseoir sa place. Comment créer des espaces de recherche et de création qui repoussent les frontières du possible ? Comment donner à tous la possibilité de sortir du mode production, de tenter le risque de se renouveler ? Et comment éviter l’autarcie d’un milieu en déséquilibre avec le reste de la création européenne, que ce soit au niveau des coûts de la vie suisses que des réseaux de collaboration encore trop exigus et fragiles ?

A.3. Avez-vous des questions que vous aimeriez poser au magistrat afin de mieux comprendre le fonctionnement de son département concernant les arts de la scène ?

J’aimerais savoir quelles sont les actions du département que dirige Sami Kanaan, au niveau de l’accompagnement du milieu culturel. J’ai beaucoup entendu parlé de chiffres. C’est certes très intéressant, et d’une certaine manière central, mais je me pose la question de quelles sont les mesures d’encouragement et d’accompagnement, de construction d’une politique culturelle qui ne passe pas que par les subventions. Il y a, entre autres, à Genève un dialogue à affermir entre les institutions et les artistes, une touche d’inventivité à insuffler, une mise en réseau de la création locale avec la création suisse et internationale à créer. Et pourquoi est-ce que cela ne ferait pas partie du mandat de nos élus et de leurs départements ? J’ai beaucoup entendu cet après-midi que ceux-ci ne peuvent pas s’engager sur tous les terrains. Pourquoi pas dans le fond ?

A.4. Pouvez-vous lister 10 critères qui permettent le mieux de situer et valoriser votre travail (ex : nombre de créations à votre actif, d’années de travail, de dates ou de lieux de tournée, enjeux pédagogiques, de nombre d’employés de votre cie, etc.) ?

5 créations à mon actif en tant que metteur en scène et de directeur artistique.

Plus 5 de pratique professionnelle des arts de la scène. Travail en tant que scénographe, concepteur lumière et directeur technique pour des créations d’opéras, de danse contemporaine, de théâtre, de cirque et de pluridisciplinaire. Créations d’objets scéniques et artistiques ainsi que d’événements culturels en Suisse, Allemagne, France, Canada, Autriche, Grande-Bretagne, Finlande et Etats-Unis.

Depuis trois ans, j’anime un atelier autour du théâtre et de la téléprésence, sous l’égide du Conservatoire de Poitiers, du Lieu Multiple, de l’université Rennes, et maintenant du Conservatoire National Supérieur Dramatique de Paris.

Ma pratique est internationale et diverse, autant d’un point de vue de production que d’équipe. Je dois avouer chercher, d’une certaine manière, à inviter l’inceste d’un milieu de travail unique, tout en regrettant ne pas être assez implanté dans des lieux qui me sont chers, comme Genève. Je tente de trouver le juste équilibre entre création contemporaine pure et participation à des spectacles plus classiques et institutionnels. Ceci, afin de garder une vue d’ensemble de la création scénique d’aujourd’hui et de ne cesser d’apprendre et de créer.

A.5. Lorsque vous projetez de créer un nouveau projet, savez-vous déjà où vous pourrez le présenter à Genève? A l’étranger ? Avez-vous un rapport privilégié avec une structure genevoise ? Avez-vous un interlocuteur identifié pour le type de travail que vous réalisez ?

Tout comme ma pratique, je change très souvent de ville et d’interlocuteur. Ceci me permet de rencontrer et de travailler avec des artistes très divers et complémentaires, ainsi que de remettre en question mes acquis techniques et artistiques. La possibilité de commencer un dialogue privilégié avec une institution, ou du moins un lieu, pourrait cependant apporter une continuité de mon travail ainsi que le développement de mon langage personnel.

A.6. Quelle diffusion souhaitez-vous pour votre travail (périmètre géographique, type de lieu, type d’accueil, etc.) ?

Je souhaiterais une diffusion internationale, au-delà des frontières physiques, linguistiques et culturelles.

A.7. Quelle est selon vous le meilleur moyen d’atteindre votre objectif de diffusion ? Quel est selon vous le meilleur soutien pour vous aider à atteindre votre objectif de diffusion ?

Je pense que le seul moyen de mettre une telle diffusion en place est d’intégrer un réseau de coproducteurs ou de diffuseurs, par le biais d’une institution de création.

A.8. Revendiquez-vous une esthétique définie ? Quels critères ou quels termes utilisez-vous pour définir l’esthétique de votre travail ?

C’est toujours un exercice difficile que de se définir par les mots. Pour résumer, je dirais que je me situe dans une jeune génération de créateurs qui cherchent à dépasser les limites du disciplinaire et du discours post-moderne.

A.9. Quels engagements souhaitez-vous que les structures prennent pour soutenir et développer au mieux les arts de la scène ? (Développer un public ? assurer la diffusion du projet ? formation continue ? insertion professionnelle ? production des projets ? coproduction ? production déléguée ? autre ?)

Je souhaiterais simplement que chaque structure garde le notion de prise de risques comme l’un des points de départ principaux de son travail.

A.10. Souhaitez-vous qu’il existe une ou plusieurs sources de financement publiques pour vos créations (situation actuelle ou une nouvelle répartition) ?

Je suis pour la multiplicité des sources de financement publiques. Le défi est ensuite de bien la communiquer pour chacun y trouve son chemin.

Julien Brun, metteur en scène. 29 septembre 2014.

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Nathalie Tacchella – Cie Estuaire https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/nathalie-tacchella-cie-estuaire/ Sun, 28 Sep 2014 20:08:24 +0000 http://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/?p=1083 ]]> Nathalie Tacchella. Cie Estuaire.

A1. Quelles sont vos attentes concernant une rencontre entre les acteurs et actrices des arts de la scène et Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?

Que la parole circule, que ce qui est échangé le soit pour nourrir notre réflexion et la réflexion du politique. Pas de nouveaux règlements ou nouvelles cases qui formatent ce qui ne peut pas l’être.

Entendre le magistrat sur sa politique culturelle (la diversité?), la mise en œuvre de celle-ci et son articulation avec le terrain de la création et de la culture.

Mais aussi entendre le magistrat sur sa marge de collaboration avec son partenaire de l’Etat, le DIP.

A.2. Quelles sont vos 2 revendications prioritaires à faire valoir auprès de Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?

  • Que la politique culturelle reste, soit, devienne au plus proche de l’évolution des besoins de la création.
  • Viser un partage non concurrentiel mais dynamique entre artistes et lieux. Inverser la tendance qui donne tous pouvoirs aux lieux et structures.

A.3. Avez-vous des questions que vous aimeriez poser au magistrat afin de mieux comprendre le fonctionnement de son département concernant les arts de la scène ?

Voir A1. Mise en œuvre de la politique culturelle, articulation avec les besoins du terrain de la création.

Mais aussi, de manière plus générale comment le magistrat envisage-t-il la collaboration avec l’Etat. Dans la foulée, le conseil de la culture, ça va bien ?

A.4. Pouvez-vous lister 10 critères qui permettent le mieux de situer et valoriser votre travail (ex : nombre de créations à votre actif, d’années de travail, de dates ou de lieux de tournée, enjeux pédagogiques, de nombre d’employés de votre cie, etc.) ?

Un inventaire de Prévert ?

Cie implantée à Genève depuis 1995. Créations en collectif puis direction artistique, par Nathalie Tacchella. Une création de groupe par saison et jusqu’en 2008 également formats solos, performances.

Cie ancrée dans le travail de proximité avec les danseurs et artistes de la région, mais aussi avec danseurs et artistes potentiels (élèves, enseignants, habitants). Chaque création chorégraphique comprend des déclinaisons, soit dans des formats in situ (musée, rue, école) soit dans des formats modélisables (ateliers, rencontres-plateau, etc).

Soutiens financiers ponctuels, au projet. Les collaboratrices et collaborateurs artistiques, techniques, administratifs engagés pour les productions sont rémunérés en cohérence avec leur temps de travail ou taux d’activité. La direction de la compagnie (Nathalie Tacchella) est aussi rémunérée au projet et donc sans relation avec le temps de travail ou taux d’activité permanent nécessaire à l’élaboration des projets (réflexion, prises de contact, élaboration des création, ancrage artistique, culturel, social et éducatif). C’est la réalité des projets de compagnies inscrits dans la durée mais soutenus ponctuellement en fonction des productions.

A.5. Lorsque vous projetez de créer un nouveau projet, savez-vous déjà où vous pourrez le présenter à Genève? A l’étranger ? Avez-vous un rapport privilégié avec une structure genevoise ? Avez-vous un interlocuteur identifié pour le type de travail que vous réalisez ?

A Genève au Galpon et dans des contextes in situ (musées, écoles, rues)

La particularité et la force de la compagnie est de développer des projets ancrés dans la proximité. Pour le travail en lien avec les structures sociales, les interlocuteurs privilégiés sont les maisons de quarter et unités d’actions communautaires, pour le travail en lien avec les structures scolaire, c’est Ecole & culture.

A.6. Quelle diffusion souhaitez-vous pour votre travail (périmètre géographique, type de lieu, type d’accueil, etc.) ?

M’intéressant à créer en fonction des contextes je m’intéresse moins à la question de diffusion qu’à la question des territoires culturels (primaires et construits). Je cherche d’autres modes de production que celui qui consiste à créer une pièce puis la déplacer telle quelle dans d’autres lieux. Je ne souhaite pas diffuser mon travail au sens où on l’entend avec la notion de “rayonnement”, mais plutôt rencontrer d’autres réalités pour y partager nos travaux.

A.7. Quelle est selon vous le meilleur moyen d’atteindre votre objectif de diffusion ? Quel est selon vous le meilleur soutien pour vous aider à atteindre votre objectif de diffusion ?

Trouver des lieux de résidence plutôt que de programmation et fabriquer un projet avec et pour ces lieux. Le meilleur soutien serait de considérer ce type d’approche comme une sorte de diffusion !

A.8. Revendiquez-vous une esthétique définie ? Quels critères ou quels termes utilisez-vous pour définir l’esthétique de votre travail ?

La compagnie a développé une identité artistique fondée sur la mise en poésie des phénomènes physiques, des relations que nourrissent les êtres entre eux et avec leur environnement. Plutôt qu’une esthétique, ce sont les thématiques et modes de travail qui font la compagnie.

A.9. Quels engagements souhaitez-vous que les structures prennent pour soutenir et développer au mieux les arts de la scène ? (Développer un public ? assurer la diffusion du projet ? formation continue ? insertion professionnelle ? production des projets ? coproduction ? production déléguée ? autre ?)

Une dynamique de travail et de collaboration entre la compagnie et le lieu. Travailler sur des modes de production en cohérence avec les projets artistiques de la compagnie et du lieu.

A.10. Souhaitez-vous qu’il existe une ou plusieurs sources de financement publiques pour vos créations (situation actuelle ou une nouvelle répartition) ?

Cet aspect est à mettre en lien avec les questions sur l’implication actuelle et future de l’Etat dans le domaine de la création artistique. Plusieurs sources de financement sont intéressantes uniquement si ces partenaires sont tous réellement impliqués dans le soutien à la création.

 

Nathalie Tacchella. Cie Estuaire. 28 septembre 2014.

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Lettre d’information no 6 https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/lettre-dinformation-no-6/ Sun, 28 Sep 2014 10:26:52 +0000 http://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/?p=1068 ]]> 28 septembre 2014. Aux professionnel-le-s des arts de la scène,

Dans le cadre de la rencontre qui se tiendra lundi 29 septembre, nous vous remercions de prendre connaissance des priorités du Département de la culture et du sport de la Ville de Genève pour les arts de la scène (théâtre, danse, pluridisciplinaire) définies par Sami Kanaan, Maire de Genève, en charge du Département de la culture et du sport :

Priorités du Département de la culture et du sport de la Ville de Genève
pour les arts de la scène (théâtre, danse, pluridisciplinaire)

 

Rappel : Vu le nombre très important de participants, il est impératif de s’inscrire pour des raisons d’organisation, de sécurité, etc. Réservé aux professionnel-le-s, l’accès ne sera pas garanti sans inscription.

Au plaisir de vous retrouver le 29 septembre, de 15h à 18h30, au Théâtre du Galpon. Programme.

Coordination de la Rencontre : Jacques Magnol et Myriam Kridi.

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Sweet &Tender Collaborations https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/sweet-tender/ Sat, 27 Sep 2014 10:23:50 +0000 http://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/?p=1043 ]]> Sweet &Tender Collaborations. Simona Ferrar, Violetta Perra, Lucie Eidenbenz, Louis Sé,  Adina Secretan, Olivia Csiky Trnka.

A1. Quelles sont vos attentes concernant une rencontre entre les acteurs et actrices des arts de la scène et Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève?

Une formulation et une prise en considération claire des besoins des artistes et compagnies déjà établis autant que de ceux des artistes et compagnies émergents, quel que soit leur âge ou leur origine. Des propositions pour remédier à ces besoins ainsi qu’une véritable mise en œuvre de ces propositions.

Une prise de conscience claire concernant la présence d’une scène théâtrale performative émergente. Nous sommes nombreux et nous appartenons à l’identité de Genève en tant que lieu culturel. Nous faisons Genève autant que les banques.

Une scène expérimentale est souvent un domaine nébuleux entre lieux alternatifs et personnes plus ou moins reconnues. Mais ce mélange permet une vivacité dans le travail et la création qu’il faut aider et maintenir, coûte que coûte. Ces espaces d’échanges, d’interaction, de réflexion sont extrêmement importants pour nous artistes. La création peut être un travail solitaire ou collectif, mais il s’inscrit toujours dans un contexte. Son adéquation, sa pertinence aux problématiques idéologiques et esthétiques de ce contexte est intéressante. C’est l’échange et la rencontre que nous pouvons discuter, évaluer et nourrir notre travail.

Pour qu’une scène artistique théâtrale, performative et pluridisciplinaire soit vivante et permette à divers genres de s’exprimer, il faut qu’elle s’étende sur plusieurs lieux et espaces. Elle nécessite donc des moyens et de la reconnaissance pour cela. Le théâtre de l’Usine et son pendant alternatif, L’Usine Kugler, et le Galpon qui se trouve entre les deux, ne suffisent pas comme espaces de travail et surtout de pratique. L’accès aux salles de l’ADC est également insuffisant.

Ne faudrait-il pas introduire une composante plus expérimentale dans le cahier de charges de tous les théâtres genevois qui soit également une possibilité pour l’émergence de se confronter à ces lieux, ces scènes spécifiques et leur histoire importante?

A.2. Quelles sont vos 2 revendications prioritaires à faire valoir auprès de Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?

Genève a besoin de lieux/initiatives de rencontre et d’échange qui ne soient pas de l’ordre de la production mais qui puissent être un terreau fertile pour une énergie créatrice. Par exemple, il n’y a aucune initiative où des travaux en cours peuvent être présentés. Aucun cadre valorisant pour des processus de création qui pourraient être partagés alors qu’ils sont encore en cours (peut-être simplement par manque de budget de production  – et ça ne devrait pas être un argument discriminatoire!!)  Le fait que les créateurs émergents aient très peu d’opportunité de visibilité dans des conditions qui ne soient pas complètement contraignantes (la fête de la musique est une opportunité mais il n’y a pas d’échange autre que ‘spectaculaire’). A ce titre, l’initiative de Foofwa d’Immobilité de créer la ‘Cooloo-cooloo’, une plateforme ponctuelle pour montrer des travaux en cours en petit comité est précieuse et devrait pouvoir trouver une continuité, voire une expansion !!

Pourquoi seules les pièces ‘finies’ existent-elles sur le marché ? Quelle est la place à l’échange artistique ? Peut-on mettre en place quelque chose qui soit de l’ordre de la mise en valeur du processus artistique et non pas seulement du produit ? Peut-on, de la sorte, resserrer le réseau artistique tellement compartimenté ???

Nous avons initié avec Sweet&Tender à Berne en 2012 un mouvement de ce type. Cette expérience a été extrêmement enrichissante et nous voudrions prolonger ce mouvement, le partager, l’élargir. Nous ne nous définissons pas comme groupe mais partageons une envie de changement. Nous ne voulons pas juste reproduire des événements de ce type (comme ça commence à se faire de plus en plus : des sortes de workshops qui n’ont pas de continuité)-mais continuer à penser de manière différente à l’activité de création et aux conditions qui permettent de se démarquer du système de production ‘bancaire’.

Toutes les interrogations qui figurent dans ce questionnaire concernent la diffusion, la programmation, le financement. La réflexion semble axée prioritairement sur la production, la rentabilité. Il serait urgent de se poser la question de l’échange artistique et du processus de création en tant que tel.

Il faudrait un soutien plus prégnant à la collaboration dépassant les frontières cantonales et nationales (collaboration avec des artistes d’autres cantons suisses et d’autres pays). De même, il est important de mettre en place véritablement des conditions systémiques concrètes pour que la transdisciplinarité ne soit pas un vain mot : ainsi les galeries qui hébergent beaucoup de performance sont des espaces de créations valables. Il est important de soutenir la métamorphose des disciplines scéniques qui s’entremêlent de plus en plus. L’interdisciplinarité devient une habitude et ce dès la formation.

Il faut réfléchir à la simplification de la mise en place, ainsi que le subventionnement d’une tournée. En effet, celle-ci est extrêmement compliquée, car elle met en jeu divers institutions, les performeurs, les calendriers etc… L’organisation est tentaculaire. Le travail nécessaire à une reprise est le plus souvent sous-estimé et sous-payé et non reconnu. Or, cela permettrait justement à un spectacle de se repenser pour se densifier. Une tournée permet de “rentabiliser” un travail de création mais aussi de faire vivre et évoluer un spectacle, lui faire toucher d’autres publics, de tester le rapport social qu’il met en jeu.

Et, « last but not least », la pression politique de droite sur l’assurance chômage rend difficile un travail de créateur constant. En effet, la suisse n’ayant pas de système d’intermittence, les artistes sont la plupart du temps soutenu « de manière grise » par le chômage. Or les diverses réformes et autres pressions réduisent cette marge de manoeuvre. S’il n’est pas cohérent de devoir utiliser l’assurance chômage pour ce genre de travail, il faut améliorer les conditions des artistes en Suisse et fonder une véritable intermittence, de manière à éviter que l’assurance chômage représente un soutien aussi indispensable pour la plupart des artistes, émergents ou pas. Cela permettrait de cesser avec ce préjugé reliant « artiste » à « chômeur ». En effet, les salaires de nos métiers ne nous permettent pas de faire des économies.

A.3. Avez-vous des questions que vous aimeriez poser au magistrat afin de mieux comprendre le fonctionnement de son département concernant les arts de la scène ?

Est-ce que les personnes de votre département ont une obligation, au moins morale, à aller voir des spectacles, expositions ou performances ? Connaissent-elles bien ce paysage et ses fonctionnements aussi bien dans les us et les coutumes du travail que dans son système financier? Par exemple, nous travaillons tous les jours sans distinction aucune. La préparation des spectacles se fait sur un long terme, le maintien de notre outil – notre corps – est à nos frais. La recherche personnelle sur un projet est souvent solitaire. Puis, une part du travail est généralement effectuée de manière bénévole car l’argent manque pour payer tous les collaborateurs. Nous n’avons évidemment pas de 13ème salaire ou de droits obligatoire à la LPP. Ce sont là d’infimes détails rébarbatifs mais qui minent le rapport au travail et conduisent de nombreuses personnes à abandonner ces métiers précaires lors d’incidents importants, de maternités pour les femmes ou d’avancée en âge.

Est-ce qu’il serait possible de connaître vos critères de sélection lors d’attribution de bourses, résidences et subventions? Ou du moins pouvoir s’adresser à une personne précise qui prend en charge la responsabilité des choix, discuter avec les commissions et recevoir un retour lors d’un refus?  Qui siège au sein de ces commissions et sur quelles bases sont-ils nominés?

A.4. Pouvez-vous lister 10 critères qui permettent le mieux de situer et valoriser votre travail (ex : nombre de créations à votre actif, d’années de travail, de dates ou de lieux de tournée, enjeux pédagogiques, de nombre d’employés de votre cie, etc.) ?

Sweet & Tender est un réseau libre et flexible d’artistes internationaux, initialement liés à la danse, même si le groupe intègre volontiers des artistes issus d’autres disciplines. Il s’est formé dans le contexte de DanceWEB, à Impulstanz, à Vienne, en 2006 dans le but de promouvoir des échanges non-hiérarchiques et d’explorer des formes de collaboration collective où la qualité du processus prime sur la nécessité de fournir un produit.

Depuis sa création, le groupe a réalisé des résidences artistiques dans différents contextes et pays, notamment en 2007 à PAF, en France, en 2008, à Porto, en 2009 à PRISMA à Oaxaca et Mexico City, en 2010 à Hamburg, et en 2012 à la Dampfzentrale, à Berne.

Ces rencontres ont chaque fois donné lieu à d’importants échanges d’outils et de connaissances, et dans la plupart des cas ont servi de germes de projets collectifs ou individuels et de nouvelles collaborations. Un partage à régulièrement été organisé avec un public plus large au cours de ces résidences, sous forme de work in progress, de présentations de pièces, de symposiums, d’entraînements ouverts à toute personne intéressée, etc.

La qualité esthétique et philosophique de chaque projet nous semble également importante, la recherche et le savoir qui y sont intégrés, la capacité à parler du réel et à le transformer.

Il y a une contradiction inhérente à l’essence même de l’art et donc de toute manifestation scénique à penser l’art comme une entreprise. C’est sans doute cela qui rend problématique son incorporation dans notre société mais c’est précisément cela qui permet à cette société de se présenter encore comme démocratique.

A.5. Lorsque vous projetez de créer un nouveau projet, savez-vous déjà où vous pourrez le présenter à Genève? A l’étranger ? Avez-vous un rapport privilégié avec une structure genevoise ? Avez-vous un interlocuteur identifié pour le type de travail que vous réalisez ?

Plusieurs espaces et contextes ont déjà manifesté leur intérêt de nous soutenir en Suisse, tels que la Dampfzentrale, à Berne, Zurich Tanzt, à Zurich, ou le festival Performa, au Tessin. Nous n’avons pas encore trouvé de collaboration possible avec un espace à Genève. Nous savons aussi, qu’il nous est difficile de réunir les conditions nécessaires en Suisse pour soutenir les résidences que nous souhaiterions mener à bien. En effet, la plupart des espaces sont en mesure de financer une « production » plutôt qu’une manifestation qui se veut avant tout être un acte de recherche, de réflexion et de partage.

Il est parfois difficile de faire déplacer des programmateurs lors d’une manifestation qui a lieu à l’autre bout de la suisse. Les programmateurs sont souvent seuls en charge d’une structure. Il est évident qu’il leur est impossible de tout voir. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de dramaturges (selon un système allemand qui a fait ses preuves) qui peuvent décharger le programmateur en allant voir des choses en le conseillant? Ce sont certes des salaires en plus mais il s’agirait aussi d’un gain de qualité. Car ils permettraient une discussion plus fournie entre les institutions et les artistes tout au long des saisons.

Un lien fort avec une Maison offrirait une certaine sécurité et permettrait un gain de temps indéniable. Ce lien correspond le plus souvent à une esthétique ou du moins à une pensée artistique semblable. Mais le fait de voyager entre différentes Maisons peut aussi ouvrir de nouvelles possibilités et rencontres. C’est important pour un processus créatif.

A.6. Quelle diffusion souhaitez-vous pour votre travail (périmètre géographique, type de lieu, type d’accueil, etc.) ?

Une diffusion libre et multiple, pas forcément confinée exclusivement à un espace scénique, même si nous souhaitons maintenir le lien avec les théâtres. De même, il est important de chercher à chaque fois le lieu le plus approprié à chaque projet. Toucher à de nouveaux espaces ouvre à de nouvelles contraintes et possibilités mais établit le plus souvent un contact avec d’autres publics, ce qui est fondamental.

A.7. Quelle est selon vous le meilleur moyen d’atteindre votre objectif de diffusion ?

La question est aussi mystérieuse que celle concernant la diffusion. Il y a là cependant l’occasion de soulever un paradoxe : nous sommes une civilisation de l’écrit, mais la fabrication des dossiers devient chronophage car elle semble être pour les instances de subventionnement ou de diffusion la seule manière de juger un projet. Or notre métier est de travailler sur un plateau, non sur un ordinateur. Il y a une confusion sur la valeur de ces dossiers. Un artiste de nos jours doit davantage être un administrateur qu’un créateur. Quelle perte de temps et d’énergie, cela ne vous semble-t-il pas ?

Diffuser un spectacle comprend le fait qu’il faut rencontrer les programmateurs, faire voir les spectacles, faire comprendre son travail, sa recherche. C’est un suivi délicat qu’une directrice ou qu’un directeur ne peut mener de front avec tous les acteurs culturels. C’est ici que la notion de dramaturge associé que nous avons soulevé précédemment permettrait aussi un dialogue plus continu et riche.

A.8. Revendiquez-vous une esthétique définie ? Quels critères ou quels termes utilisez-vous pour définir l’esthétique de votre travail ?

Il s’agit d’un travail qui cherche avant tout à soigner les conditions de recherche et de création qui intègrent des notions de libre partage de connaissances et d’outils, et qui favorisent une collaboration non-hiérarchique et collective. L’esthétique des actes créatifs qui en résultent est automatiquement définie par ces critères de travail.

Il s’agit de penser ET de faire l’acte créatif dans un contexte donné et de déployer les possibilités de ce contexte. Les rapports de création, d’inventivité et d’organisation se reflètent ensuite dans cet objet. Il s’agit de faire prendre conscience de notre monde. Nous sommes là, ici et maintenant, avec vous. Chacun d’entre nous à une esthétique spécifique et poursuit ses propres interest. Mais cette collaboration  – par rencontres ou sur un projet – nous offre toujours la possibilité de nous enrichir et de nous ressourcer. Ce dialogue est extrêmement rare, précieux et important pour nous, créateurs.

A.9. Quels engagements souhaitez-vous que les structures prennent pour soutenir et développer au mieux les arts de la scène ? (Développer un public ? assurer la diffusion du projet ? formation continue ? insertion professionnelle ? production des projets ? coproduction ? production déléguée ? autre ?)

Créer des contextes qui favorisent et financent la recherche, la transdisciplinarité, et la rencontre des artistes de différentes disciplines.

Plus de structures de soutien pour l’artiste et des systèmes de financement plus solides. Une insertion professionnelle qui permet à l’artiste de construire un parcours dans une continuité sans devoir tout recommencer à zéro (demandes de subventions, recherche de lieux de programmation, etc.) à chaque fois qu’il démarre un nouveau projet.

Il est nécessaire de développer les publics : pourquoi ne pas créer des tickets-spectacle pour les écoles, les entreprises les EMS les migrants ? Créer du dialogue avec la masse populaire au sens noble et difficile du terme. Il faut développer et permettre des circuits de diffusion plus sauvages. Attention toutefois à ne pas le lier de manière irrémédiable cet objectif avec de la médiation. Faire de la médiation est un métier à part – qui est d’ailleurs enseigné – est qui n’est pas une pratique artistique directe.

Afin de gagner du temps de travail, il serait peut-être intéressant d’uniformiser les modalités de demande entre les diverses instances et cantons. En effet chaque dossier pour chaque instance demande souvent des choses légèrement diverses et sous divers formats. Il s’agit alors toujours d’un long travail – non-rémunéré – de réécriture qui n’est pas fondamental à l’objet même de la création.

A. 10. Souhaitez-vous qu’il existe une ou plusieurs sources de financement publiques pour vos créations (situation actuelle ou une nouvelle répartition) ?

Il faudrait préciser la question et la structure de ces sources uniques ou plurielles. Par contre, je saisis l’occasion ici de parler d’une pratique qui se répand de plus en plus et que je trouve funeste. Il s’agit du Crowdfunding. Présenté comme une solution sympathique de partenariat participatif, ce principe de soutien masque en fait une déresponsabilisation des milieux politiques, culturels et financiers dans le financement de la culture. Ce n’est pas aux acteurs culturels, à la famille de ceux-ci et à leurs amis de soutenir la création artistique d’un état. Ce n’est pas aux particuliers de faire du mécénat. Car finalement, si je contribue par exemple 20 francs pour le projet d’un ami, pour lequel je paierai ensuite un billet pour voir sa pièce qui me coûte 15 frs, je l’aurai soutenu deux fois. Très bien. Mais je ne peux pas faire cela dix fois (au bas mot) par année. Et je refuse, par éthique, de demander à mes amis de me payer un maigre salaire par ce biais. Cette année, sur 9 projets, 4 sont dépendants de ce système. C’est une honte.

Sweet &Tender Collaborations. Simona Ferrar, Violetta Perra, Lucie Eidenbenz, Louis Sé,  Adina Secretan, Olivia Csiky Trnka. 27 septembre 2014.

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Priorités du Département de la culture et du sport de la Ville de Genève pour les arts de la scène https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/priorites-du-departement-de-la-culture-et-du-sport-de-la-ville-de-geneve-pour-les-arts-de-la-scene/ Sat, 27 Sep 2014 08:58:07 +0000 http://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/?p=1036 ]]>
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Sami Kanaan, Maire de Genève, en charge du Département de la culture et du sport

Les priorités du Département de la culture et du sport de la Ville de Genève pour les arts de la scène (théâtre, danse, pluridisciplinaire)

La Ville de Genève fait face aujourd’hui à des enjeux importants dans le domaine des arts de la scène. Il s’agit en effet de créer les conditions pour accueillir les arts de la scène du 21ème siècle avec des infrastructures adaptées tout en préservant la diversité et le terreau créatif de notre région.

Historiquement, Genève n’a pas concentré ses moyens dans une seule institution majeure avec pour objectif le rayonnement international. Cette option a en revanche favorisé l’émergence de nombreuses scènes de qualité permettant à une large diversité créative de se développer : la Comédie, le Poche, Am Stram Gram, les Marionnettes, le Grütli, Saint Gervais, Le Loup, l’Usine, Pitoëff, le Casino théâtre, le Galpon, la Parfumerie et l’Orangerie, chaque institution a sa personnalité et ses caractéristiques. Mentionnons encore l’Etincelle et la Traverse, situées dans des Maisons de quartier, ainsi que des institutions importantes soutenues par d’autres villes ou communes comme le Théâtre de Carouge, des Amis, l’Alchimic, le Forum de Meyrin, le Crève-cœur de Cologny ou le Vélodrome à Plan-les-Ouates. Ces scènes sont bien fréquentées, comme l’a démontré l’enquête de la Tribune de Genève publiée en février 2013. Certaines de ces scènes accueillent ponctuellement d’autres disciplines des arts de la scène, notamment la danse, la performance ou des variantes interdisciplinaires, mais pas de manière systématique.

La danse est « logée » de manière provisoire à la salle de l’Association pour la danse contemporaine (ADC), aux Eaux-Vives, et il est prévu de construire un Pavillon de la danse à la Place Sturm. A plus long terme il est prévu une Maison de la Danse, dans l’agglomération genevoise, qui puisse aussi accueillir des espaces de travail, de médiation, de formation et de gestion.

Le domaine du théâtre représente environ 17% des subventions octroyées à la culture par la Ville de Genève, soit un peu plus de CHF 17 millions pour l’ensemble du domaine, subventions en nature comprises. Ce soutien est divisé entre, d’une part, les institutions qui reçoivent des subventions régulières et ont une ligne au budget et, d’autre part, les théâtres privés et les compagnies qui reçoivent ce soutien sous la forme de subventions ponctuelles ou de conventions provenant du Fonds général théâtre (CHF 1,5 million).

L’organisation du domaine théâtral, comme les autres domaines artistiques, est complexe.

Historiquement les institutions sont généralement nées d’initiatives privées ou associatives. Elles se sont municipalisées ou ont évolué vers de nouvelles formes de gouvernance, des fondations par exemple, intégrant plusieurs partenaires, privés et publics. Ainsi, certains théâtres dépendent financièrement essentiellement de la Ville de Genève, d’autres sont également soutenus par le Canton. Il y a aujourd’hui un déficit de corrélation entre le mode de gouvernance et les sources de financement, ce qui constitue l’un des enjeux des prochaines années.

La grande majorité des institutions bénéficient de bâtiments appartenant et mis à disposition par la Ville de Genève. Par ailleurs, la plupart d’entre elles bénéficient régulièrement du soutien de la Loterie romande.

Quant à la danse, outre la question du lieu dédié évoquée ci-dessus, ce domaine représente environ soit environ 2 millions pour l’ensemble du domaine, subventions en nature comprises (mais sans compter le Ballet du Grand Théâtre de Genève). Ce soutien est divisé entre, d’une part, les compagnies bénéficiant de conventions communes entre la Ville, le Canton et Pro Helvetia et, d’autre part, les compagnies qui reçoivent ce soutien sous la forme de subventions ponctuelles provenant du Fonds général danse (1’050’000 million). La subvention à l’ADC (CHF 773’000) y est incluse.

A relever que certains projets pluridisciplinaires sont soutenus par le Fonds général « pluridisciplinaire » (environ 640’000 francs), dans le cadre de Festivals réguliers (Bâtie, Antigel, etc.) ou de projets ponctuels.

Cet enchevêtrement a eu le mérite de consolider les moyens des institutions, en assurant la diversité des sources de financement, mais rend aujourd’hui la gouvernance de la politique des arts de la scène très complexe, et par ricochet toute réforme difficile à mener.

Bilan des Rencontres théâtrales 2012/13

En 2012-2013, le DCS a organisé les « Rencontres théâtrales », série de huit rencontres avec les partenaires du domaine, aussi bien artistiques qu’institutionnels, locaux ou régionaux. Ces Rencontres ont permis d’entamer un dialogue fructueux autour d’un objectif commun : valoriser l’identité et le rayonnement de Genève en tant que ville de création en assurant une meilleure cohérence aux soutiens depuis la relève jusqu’aux artistes et compagnies confirmées et en améliorant les synergies entre les différents arts de la scène.

Au terme de ces rencontres, sept priorités concernant le soutien aux arts de la scène ont été définies pour cette législature. Les mesures préconisées pour mettre en œuvre ces priorités impliquent de travailler en étroite collaboration avec tous les partenaires concernés : artistes et acteurs culturels, Canton et autres communes urbaines, institutions, écoles.

1. La réalisation de la nouvelle Comédie et son positionnement comme scène de référence à l’échelle européenne

  • Remplacement de l’actuelle Comédie qui n’est plus conforme aux normes des institutions internationales.
  • Réalisation d’une scène de référence pour le théâtre du 21ème siècle, pluridisciplinaire et associant les arts de la scène, capable de développer des partenariats sur le plan international avec les principales scènes et festivals et ouverte sur la Genève multiculturelle, et constituant une institution majeure pour la Genève internationale aux côtés du Grand Théâtre dans le domaine lyrique, avec un équipement complet et polyvalent (2 scènes, espaces d’accueil et de médiation, ateliers, espaces de travail et de répétition, café, bibliothèque, etc.).
  • Développement des complémentarités entre une nouvelle scène vouée à la création contemporaine régionale et internationale et un Théâtre de Carouge reconstruit et consacré essentiellement au répertoire.

2. La clarification des missions et la réorganisation de la gouvernance des institutions subventionnées

  • Etablissement d’une « carte théâtrale » assurant la complémentarité des missions des théâtres de service public et la diversité des formes d’expression en prenant en compte l’ensemble des arts de la scène et en définissant des cahiers des charges pour chaque institution.
  • Réalisation du Pavillon de la Danse, afin de disposer d’un lieu spécifiquement dédié à ce moyen d’expression
  • Affirmation du rôle du Service public dans la gouvernance des institutions municipales et subventionnées.
  • Introduction pour toutes les institutions subventionnées de règles claires et transparentes pour les mandats de direction : durée et nombre des mandats, règles autour du recrutement.

3. Le renforcement du soutien à la création et à la diffusion

  • Soutien à la convergence naturelle des arts de la scène (théâtre, danse, performance, etc.), tout en assurant une diversité réelle des scènes pour permettre à tous les modes et courants de trouver leur place.
  • Etude de différents modèles de résidences et de troupes à demeure (issu de la pratique des scènes germanophones) pour assurer une qualité dans la durée et limiter la grande précarité du milieu.
  • Mise en place du soutien aux reprises permettant de renforcer la durée de vie de l’œuvre, des emplois et de favoriser l’accès pour le public.
  • Mise en place des conventions régionales de soutien entre collectivités publiques romandes, sur le modèle de celle conclue avec la Ville de Lausanne et le canton de Genève pour Dorian Rossel, en associant Pro Helvetia là où cela est pertinent.
  • Reconnaissance du travail des auteur-e-s par des bourses spécifiques.
  • Renforcement des résidences de compagnies dans les institutions.
  • Mise en place du soutien aux projets culturels d’agglomération.
  • Coordination intercommunale et régionale pour résoudre les problèmes de locaux de travail et de stockage pour les institutions et les compagnies.
  • Collaboration avec les institutions de formation et les organisations professionnelles afin d’assurer la cohérence et la fluidité entre formation et pratique (stages, apprentissages, formation continue, modalités de recrutement, etc.).
  • Renforcement des moyens alloués à la diffusion, aux tournées et aux échanges, en coordination avec la Corodis.

4. L’amélioration des conditions de travail des artistes

  • Mise en application des dispositions de la LEC et de la nouvelle loi cantonale sur la culture concernant la prévoyance professionnelle en partenariat avec le Canton et les partenaires professionnels (SSR et Artes & Comoedia).
  • Elaboration d’outils de soutien spécifiques aux compagnies dont le travail s’inscrit dans la durée (résidences, conventions)
  • Analyse d’une réorganisation du système d’emploi des artistes en lien avec l’étude du modèle des « ensembles » (cf. point 3).

5. Le développement des outils d’accès à la culture

  • Elargissement des mesures d’accès en partenariat avec l’ACG et le Canton (billets jeunes, chéquiers culture, carte 20 ans 20 francs).
  • Soutien aux actions culturelles de médiation dans et hors les murs des scènes (théâtre sous chapiteau avec le Service social, ou Fête du théâtre en collaboration avec la Terrasse du troc, ou Fête de la Danse).
  • Elargissement du soutien par l’ACG au Théâtre de l’Esquisse (Genève) qui travaille avec des personnes handicapées.
  • Soutien plus affirmé aux formes d’expression du théâtre amateur (notamment pour les locaux de répétition et les scènes).

6. La valorisation des métiers liés aux arts de la scène

  • Intégration des théâtres dans les JEMA (Journées européennes des métiers d’arts).
  • Intégration des ateliers de création liés aux métiers de la scène de la nouvelle Comédie
  • Soutien à la Fête du théâtre, portes ouvertes des scènes genevoises avec une présence « hors-murs ».
  • Poursuite du soutien à la Fête de la Danse, pilotée au niveau suisse

7. Le nécessaire dialogue entre tous les partenaires

  • Rencontre annuelle des élus responsables de la culture de la région à l’échelle transfrontalière (Groupe de concertation culturelle élargi)
  • Mise en route de l’extension de l’Observatoire des publics, déjà actif sur les Musées et le domaine sportif, aux scènes municipales et subventionnées, afin de documenter la nature des publics et leurs pratiques.
  • Tenue d’une rencontre annuelle de dialogue et de concertation autour des arts de la scène à Genève, dans la foulée des Rencontres théâtrales
  • Etude complète sur le « théâtre de service public », faisant suite à celle de 1994, afin de valoriser la diversité et la richesse de la scène genevoise, ainsi que du soutien public.

La mise en œuvre de ces priorités implique un débat sur l’augmentation nécessaire des moyens sur deux points :

Nouvelle Comédie : environ 6.8 millions de plus par année, dès l’ouverture (soit 2019) dont en principe 2.3 millions à charge de la Ville et 4.5 millions à charge du Canton, si on suit une logique de répartition 50-50. Une augmentation partielle devra être prévue dès 2017-18, afin d’anticiper l’ouverture.

Soutien à la diffusion : environ 300-500’000 francs supplémentaires par an à terme, notamment pour soutenir la présence des compagnies suisses dans les scènes et festivals de référence en Europe, comme Avignon (l’exemple récent du Grand Prix fédéral du théâtre attribué à Omar Porras, dont la compagnie Teatro Malandro fait rayonner Genève à l’étranger de manière exceptionnelle, mais qui manque de moyens pour perpétuer ce travail, est éloquent).

Pour le premier cas, ces montants doivent être confirmés et recherchés en prévision de l’ouverture de la nouvelle Comédie, en plus des moyens existants pour les arts de la scène.

Pour le deuxième cas, une discussion a lieu actuellement au sein de la Corodis sur le renforcement des moyens de diffusion et leur financement ; cette augmentation serait souhaitable mais dépendra fortement des perceptives budgétaires des collectivités publiques.

Il convient, d’ailleurs, de relever que la plupart de ces priorités concernent également le Canton, partenaire incontournable dans le domaine culturel et parfois également les communes, voire d’autres villes de la région. Par ailleurs, l’application de la nouvelle loi cantonale sur la culture pourrait également faire évoluer les répartitions et responsabilités des différentes collectivités publiques dans le domaine du théâtre. L’engagement pris par le Canton pour l’investissement dans la nouvelle Comédie en est un exemple.

Sami Kanaan, Maire de Genève, en charge du Département de la culture et du sport

septembre 2014

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Violetta Perra – performance https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/violetta-perra/ Fri, 26 Sep 2014 14:13:11 +0000 http://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/?p=1006 ]]> Violetta Perra.

A1. Quelles sont vos attentes concernant une rencontre entre les acteurs et actrices des arts de la scène et Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?

Je voudrais plus de prise en considération des artistes émergents. Plus de réelle évaluation de leur situation. Par exemple l’évaluation des possibilités qu’a un/e artiste émergent(e) face à l’état genevois, ou lorsqu’il/elle arrive à Genève en tant qu’artiste étranger. Une mise en valeur et une évaluation de ses papiers et des études qu’il/elle a faites, pour son insertion dans le monde du travail. Je voudrais aussi qu’on parle de l’importance de l’art produit par les acteurs moins connus de la scène artistique, et de l’importance d’avoir plus de plateformes, de scènes et d’espaces expérimentaux, dédiés à la recherche, aux processus de construction et de réflexions autour d’œuvres en cours de création.

Je me demande aussi pourquoi la démarche artistique de l’artiste est si peu suivie par des dramaturges et des figures de support de la scène, qui le pousseraient à poursuivre et à développer un « style ». Et si c’est vrai qu’il y a un nombre aussi important d’artistes – et donc que la « demande » dépasse « l’offre » dans une domaine difficile d’accès – si c’est vrai que la chorégraphie est un domaine où peu réussissent à faire leur chemin, ma question est la suivante : pourquoi y a-t-il un nombre croissant de hautes écoles et de structures dédiées à la formation et à la spécialisation, à l’interdisciplinarité entre les arts (arts de la scène et arts visuels, musique et danse impro etc.)? Pourquoi ces écoles sont de plus en plus nombreuses ? Pourquoi la formation est de plus en plus pointue et de haut niveau s’il n’y a pas de travail en sortant de la formation et que les étudiants se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes? Dans une discipline qui est connue pour être d’accès difficile? En tant qu’artiste, il faut être à la pointe, jeune, ultra-formé, flexible, spécialisé et performant, mais les infrastructures manquent pour travailler.

Certes, c’est aussi la responsabilité de l’artiste, d’apprendre à se débrouiller pour trouver sa voie, sa manière d’être, sa liberté d’expression et de création, comme on le dit toujours. Cependant, dans le contexte dans lequel on vit, cette liberté de création est limitée par des intérêts financiers: elle se réduit à un produit de consommation. Comme ça, on pourrait dire d’une œuvre : « c’est malin, c’est beau, c’est visuel, c’est cool, quelle idée fantastique ! », plutôt que « c’est intéressant, c’est travaillé, c’est cohérent, il y a une idée derrière, c’est un défi, c’est l’esthétique, le choix de l’artiste. Car de dire que chaque individu est différent, au nom de la liberté et après de dire qu’on est tous des artistes libres de faire de l’art c’est facile. Par contre, dans ce travail, il est nettement plus difficile d’avoir un suivi net et transparent, de pouvoir travailler correctement et d’arriver à gagner correctement sa vie en tant qu’artiste. Il n’y a pas de suivi et d’organisation dans la manière de travailler les projets. Il n’y a pas d’infrastructures qui permettent de passer d’un projet à l’autre de façon organique. Il n’y a pas de certitude dans ce métier. On dirait « c’est bien ! On dirait « c’est ça l’art, l’art c’est un défi, il y pas de certitudes » et le fait qu’il soit éphémère et inaccessible peut être beau. C’est de l’art, certes. Et pourtant, peut-être c’est une utopie, et peut-être un risque d’avoir un art trop suivi par l’Etat, trop confiné au simple statut de «boulot», ça pourrait devenir un peu propagandiste de n’avoir que des travaux mandatés par l’Etat, mais moi, franchement, je n’ai pas beaucoup l’esprit d’entreprise. Créer, je crois que c’est un droit, comme celui de travailler pour vivre correctement. C’est un droit, le travail, même si l’on choisit de ne pas travailler dans un bureau pour tenter de survivre dans ce milieu difficile qu’est l’art.

A.2. Quelles sont vos 2 revendications prioritaires à faire valoir auprès de Sami Kanaan, magistrat en charge de la culture en Ville de Genève ?

Il n’y a presque plus d’espaces alternatifs dans la scène genevoise. Je pense que les espaces alternatifs sont très importants pour la culture. Ils représentent le terrain, la base, les fondements à partir desquels la culture peut surgir, se renouveler, inventer, sans contraintes institutionnelles.

Par ailleurs, il me semble qui n’y a pas beaucoup de coordination entre les artistes et les producteurs de la scène artistique genevoise. Fondamentalement l’artiste est juste livré a lui même, surtout s’il /elle ne fait pas parti d’un bloc: danse ou théâtre. Le pluridisciplinaire est simplement omis, oublié, il n’existe presque pas, exception faite de quelques artistes invités étrangers.

A.9. Quels engagements souhaitez-vous que les structures prennent pour soutenir et développer au mieux les arts de la scène ? (Développer un public ? assurer la diffusion du projet ? formation continue ? insertion professionnelle ? production des projets ? coproduction ? production déléguée ? autre ?)

Plus de structures de soutien pour l’artiste. Développer un public. Insertion professionnelle continue qui permet à l’artiste de suivre un parcours et pas d’etre livré a lui même chaque fois qu’il/elle développe un nouveau projet, comme si c’était tout a recommencer chaque fois et comme si les professionnels était seulement le nouveau talents. Il y a pas de suivi et même pas de stand by dans le métier. Développement d’un réseau artistique du marché du travail ouvert et transparent pour et seulement pour les artistes.

 

Violetta Perra. 26 septembre 2014

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Thèmes mis en débat le 29 septembre https://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/article/themes-mis-en-debat-le-29-septembre/ Thu, 25 Sep 2014 21:15:50 +0000 http://www.geneveactive.ch/rencontre-arts-de-la-scene/?p=974 ]]> I. Introduction : réponses aux questions posées par les professionnels des arts de la scène

– Des décisions ont-elles été prises à la suite des Rencontres théâtrales 2012/13 ?
– Une feuille de route, dans l’esprit du “Message concernant l’encouragement de la culture pour la période 2016 à 2019″ de la Confédération, sera-t-elle élaborée pour la prochaine législature en cas de réélection ?
– Une plateforme de concertation avec les communes et les lieux sur la question des lieux et des équipements est-elle à l’étude pour construire un panorama cohérent des nouvelles infrastructures telles la nouvelle Comédie, le pavillon de la danse, le lieu pour les arts vivants prévu à Vernier, le Théâtre de Carouge reconstruit et les lieux existants ?
– Une réflexion est-elle en cours et des décisions ont-elles été prises concernant l’attribution d’un lieu à la création pluridisciplinaire ? L’option d’un garage a été évoquée, est-ce d’actualité, son financement est-il assuré ou à trouver ? L’insertion de la création pluridisciplinaire et de la danse dans les cahiers des charges est-elle une possibilité envisagée ? Un panorama représentatif des pratiques est-il espéré ?
– La Ville pense-t-elle être concernée et est-elle préoccupée par le manque de lieux de création, de répétition et de stockage ? Dans l’affirmative, des solutions sont-elles à l’étude ?
– Est-il prévu de redéfinir le statut d’artiste local en tenant compte, par exemple, des formations intercantonales ?
– Quels rapports entretiennent le magistrat et les commissions d’octroi des subventions ponctuelles ? Ces commissions reçoivent-elles des consignes d’orientation afin d’appliquer sa politique culturelle ?
– La Ville est-elle intéressée à organiser les Journées de danse suisse 2017 à Genève comme elle pourrait y prétendre, et ce afin d’offrir plus de visibilité à la danse ? La réflexion est-elle à l’ordre du jour et existe-t-il une volonté de le faire ?
– Les rapports concernant les arts de la scène commandés par le département sont-ils à la disposition du public ? Dans l’affirmative, comment peuvent-ils être consultés ?
– La Ville exerce-t-elle une influence sur le soutien intercantonal Label +  et peut-elle l’ouvrir à tous les arts de la scène ?

 

II. Thèmes mis en débat

Mode : Positionnement du magistrat, puis ouverture d’une discussion.

1. Rapport local – international
Positionnement – Ambition, et les moyens d’y parvenir.

– Comment le magistrat voit-il le rayonnement de Genève, de ses institutions et de ses artistes. Quel positionnement de Genève par rapport à Lausanne ? Quels choix en vue de réaliser quelle vision ?

2. Relations entre les lieux et les compagnies

– Quelles responsabilités de la Ville ?
– Quels engagements des lieux ?
– Quels développements pour les compagnies ?

Pistes de réflexion :

  • Règles du jeu des relations directions – artistes : l’investissement de l’argent d’une structure dans la diffusion obéit-il à des règles (le propre travail de la direction doit-il être ou à égalité avec d’autres créations ? Un nombre de créations personnelles par saison est-il fixé ? Le cumul des salaires ou des temps de travail est-il admis ?
  • Les directions qui coproduisent peuvent-elles décider d’une partie de la distribution des compagnies qu’elles programment ?
  • Les directions sont-elles tenues d’aller voir des spectacles hors de leurs propres murs ? Cette responsabilité fait-elle partie des critères de sélection d’une direction ?
  • Quelles sont les attentes et les directives en matière d’emploi local, un pourcentage ? Cela concerne-t-il les porteurs de projets ? les comédiens dans les distributions ? l’équipe du lieu ?
  • Définition des règles du jeu des fonds de coproduction ? (montant minimal, nombre de projets à soutenir à minima ? etc.)
  • Les projets artistiques retenus pour les directions peuvent-ils être publiés ?
  • La possibilité de la nomination d’un chorégraphe à la direction d’un théâtre est-elle actuellement envisageable ?
  • Les fonds de production des théâtres peuvent-ils être utilisés pour les créations danse et la Ville y serait-elle favorable ?

3. Évolution des moyens mis à disposition pour les arts de la scène. Quelles perspectives ?
Répartition entre les différents arts de la scène.

 

III. Conclusion du magistrat

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