Un nouveau musée des Beaux-Arts pour les Vaudois : Dernière chance le 30 novembre

Projet Bellerive

Photomontage du projet du nouveau Musée – bureau Berrel, Wülser, Krà¤utler, lauréat du concours d’architecture.

à Lausanne, l’idée d’un nouveau musée implanté au bord du lac ne plaît pas à  tout le monde et la polémique fait rage. Les opposants critiquent avec force l’architecture du bâtiment en le traitant de « bunker » ou préfèreraient que la culture « reste en ville ». Mais grâce au nouveau M2 et la proximité du théâtre de Vidy, des musées Olympique et de l’Elysée, de l’UNIL/L’EPFL, la ville ne cesse de s’étendre vers le lac et un musée des Beaux-Arts à  Bellerive ne serait pas une exception culturelle.

La conseillère d’Etat à  la culture Anne-Catherine Lyon précise que la votation du 30 novembre sera celle de la dernière chance. Il n’y a pas d’alternative à  Bellerive. Si le non l’emporte le 30 novembre c’est un non définitif et des à“uvres qui quitteront le canton. Il n’y a pour l’instant pas de possibilité d’agrandir Rumine ou de déplacer l’un des musées occupant déjà  le palais. Après des recherches d’une vingtaine d’années sur la question, il s’est avéré que le projet de Bellerive est le plus adapté pour un nouveau musée des Beaux-Arts.

Entretien avec Anne-Catherine Lyon, Par Audrey Fries.

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Le 30 novembre, les citoyens devront se prononcer au sujet du crédit d’étude de 390’000 francs relative au développement du projet de construction du nouveau bâtiment du musée cantonal des Beaux-Arts à  Bellerive.

En 1926, le musée cantonal des Beaux Arts, hébergé dans le palais de Rumine, était déjà  trop exigü pour pouvoir mettre en lumière les à“uvres du patrimoine vaudois qu’il possède. Faute de place, seulement 2% des à“uvres sont exposées, alors que la plupart des musées en exposent minimum 10%. Les conditions de présentation et de conservation des à“uvres ne sont pas adéquates et 8600 à“uvres dorment aujourd’hui dans les caves du palais de Rumine. Le musée de Beaux-Arts a actuellement cinq colocataires dans le Palais, les quatre musées cantonaux : Monétaire, de géologie, de zoologie, d’archéologie et d’histoire. Ainsi que le siège cantonal de la Bibliothèque cantonale et universitaire.

Considérant que le musée était entravé dans l’accomplissement de sa fonction et qu’il ne contribuait pas suffisamment au développement économique du canton, le conseil d’Etat Vaudois se prononce dès 1991 en faveur d’un transfert du musée des Beaux Art . Un 1e crédit d’étude de 1 500 000 CHF  est financé par la fondation pour le nouveau Musée des Beaux-Arts,. Les fonds sont récoltés entre le secteur privé, l’état de Vaud et la commune de Lausanne.

En 2001, après l’examen de 17 sites, celui de Bellerive a été retenu de par la qualité de son paysage, aussi, il répond tout à  fait aux critères d’accessibilité. Les partisants du projet expliquent que la présence d’un musée moderne donnerait une nouvelle force à  cette Rive artificielle. Entre une gravière, le chantier naval de la CGN, un parking, et sa situation entre le port de plaisance et les bains de Bellerive la qualité du paysage n’est pour l’instant pas franchement mise en valeur.

Il n’y a pas d’alternative à  Bellerive. Si le non l’emporte le 30 novembre c’est un non définitif et des à“uvres qui quitteront le canton. Il n’y a pour l’instant pas de possibilité d’agrandir Rumine ou de déplacer l’un des musées occupant déjà  le palais. Après des recherches d’une vingtaine d’années sur la question, il s’est avéré que le projet de Bellerive est le plus adapté pour un nouveau musée des Beaux-Arts.

Eric Perrette, architecte Cantonal, explique que le bord du lac serait maintenu et resterait public, la partie arrière du musée serait libérée pour une zone de loisirs supplémentaire : Un parc qui servirait d’écrin au futur musée des Beaux-Arts.

Le projet de Bellerive a été retenu après un deuxième tour comprenant neuf architectes. La configuration du bâtiment du musée cantonal des Beaux-Arts de Bellerive est constituée d’un polyèdre de douze faces comprenant la base, le toit, ainsi que les prolongements des cinq façades qui délimitent la terrasse à  son sommet. De ton pêche – coquille d’à“uf, des baquettes de béton et des lames sont incrustées dans la façade de façon à  créer un jeu de couleurs et de réverbération entre le mouvement du lac et le soleil. L’idée est d’évoquer un volume organique. L’artiste et plasticienne Carmen Perrin compare d’ailleurs l’idée du nouveau musée des Beaux Arts de Bellerive à  « une huître posée entre l’eau et la terre. »
L’intérieur est neutre, d’influence yin & yang, afin que les à“uvres soient mises en valeur. Les visiteurs pourront reposer leurs yeux en contemplant le Jura et le lac grâce aux ouvertures cadrées. Les gabarits sont visibles sur le site de Bellerive.

Le musée des Beaux-Arts de Bellerive est estimé à  68 millions de francs, dont 18 millions provenant de secteurs privés. Si les citoyens vaudois disent en majorité « oui » le 30 novembre 2008, le MCBA devrait être inauguré en 2012. Des collections promises pourraient être exposées grâce aux  surfaces d’expositions plus que doublées et  une grande partie des à“uvres appartenant au patrimoine vaudois seraient enfin visibles dans des conditions optimales.

Audrey Fries

Pour en savoir plus :

Images du projet lauréat – Vidéo du bâtiment en image de synthèse – Avant/après

Projet en images

 

Mise à  jour. 1er décembre 2008.

Lors des votations du 30 novembre 2008, 52.42% des Vaudois ont répondu par la négative à  la question : ” Acceptez-vous le décret du 20 mai 2008 accordant un crédit d’investissement de CHF 390’000 dans le cadre de la construction du nouveau Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA) pour les études et la mise au point du projet Ying-Yang en vue de sa mise à  l’enquête sur le site de Bellerive, la détermination du montant de son investissement et la détermination de ses coûts d’exploitation ?
Taux de participation : 51.15%.

Publié dans architecture et urbanisme, arts