Rester au lit ! Oui, mais dans lequel ?

Museum

©Muséum de Genève, Philippe Wagneur

A ne pas manquer le prochain jour où vous réfléchirez à  l’option “tout sauf plage”. Avec les enfants, mais également entre adultes consentants et ce sans regrets. Budget? Un aller-retour au Muséum d’histoire naturelle. Gains? En matière de connaissances générales, de découvertes et de réflexions. Qui plus est, profitez-en, rares sont les occasions où le curieux est appelé à  se prononcer. Une succession de panneaux, de présentoirs et d’animaux vous feront prendre conscience des richesses de la région.

Le musée vous propose, en collaboration avec le Conservatoire et le Jardin Botanique de la ville de Genève, une promenade aux bords des trois cours d’eau que sont l’Allondon, l’Aire et le Rhône. La rade n’en tombe pour autant. Nous nous réveillons faces à  elles, mais quelles sont leurs propres histoires.

Dès le XVIIIe siècle, des naturalistes dressent l’inventaire de la faune et de la flore du Canton. Au fur et à  mesure de ce travail titanesque, les scientifiques constatent que Genève représente un des hauts lieux de la biodiversité en Suisse. Saviez-vous que le canton compte notamment 8400 sortes d’insectes, 640 arachnides,  280 mousses ou encore 200 mollusques? Saviez-vous que vous avez à  ce jour la possibilité de contempler près de 30 espèces d’orchidées différentes en longeant l’Allondon? Saviez-vous lesquels des terrains que vous foulez sont inscrits à  l’inventaire des paysages d’importance nationale? La science évolue, la société aussi. De l’accroissement de la population, aux révolutions industrielles à la ruralisation, l’homme a maîtrisé/tenté de maîtriser les courants pour enfin réaliser qu’il fallait composer avec. Nous conjuguons ici avec la nature, non avec l’homme. De là  à  lui accorder pleinement et inconditionnellement son droit.
Comment faire la connexion entre les nécessités sociales et urbaines puis le développement, sans pour autant manger tout l’espace naturel, mieux encore, en le laissant se développer aussi librement et spontanément que possible.

Les scenarii certes sont divers, de l’état d’alerte avancée à  un constat agréablement positif. Mais comment conjuguer expériences passées et nécessités pendantes, qu’elles relèvent de l’Homme ou de la nature? Comment tirer bénéfice des expériences favorables et apprendre des échecs et des projets avortés? La nature qui nous entoure a été imaginée, préservée, travaillée mais toujours réfléchie afin de répondre aux demandes et attentes des populations évoluant à  ses abords. Qu’en sera-t-il demain? Que doit-il en être demain?

Horizon 2050

La nature modelée (Rhône) :  La campagne et la nature genevoise sont toujours fortement préservées et appréciées, alors que le canton est maintenant entouré d’une ceinture urbaine française ininterrompue au pied des montagnes. Un réseau de transport en commun performant et dense relie le centre de Genève aux grandes cités satellites réparties le long du Rhône. Les dirigeables ont repris possession de l’aéroport de Cointrin… © ar-ter atelier d’architecture-territoire
Rien n’est jamais définitif. Aussi, cette exposition joue subtilement entre informations et prise de conscience. Le curieux n’est pas seulement amené à  déambuler et à  boire ces informations, il peut, s’il le souhaite, donner son avis par le biais d’un questionnaire. Et Danielle Decrouez, Directrice du Muséum d’histoire naturelle nous le précise : ces réponses, anonymes, seront conservées et traitées. Le visiteur est acteur, au musée comme chez lui.  Chez lui, comme au bord de l’eau.

Une fois arrivés au terme de votre visite au Muséum, n’hésitez pas à  traverser la Rade afin de vous rendre au Jardin botanique. Vous verrez alors de vos propres yeux ces espèces menacées si ce n’est disparues de la région.

Cynthia Germond

Publié dans arts, nature, patrimoine