“Quartier lointain” ou La vie vécue à  nouveau

scène

Quartier lointain est le récit de plusieurs possibles et temps cohabitant en un seul être. Une fable en forme de conte initiatique tirée d’une bande dessinée de Jirô Taniguchi que transfigure pour le théâtre Dorian Rossel.

Entretien avec Dorian Rossel, par Bertrand Tappolet

Ce jour d’avril 1998, un homme s’apprête à prendre le train pour rentrer chez lui, à Tokyo. Il s’appelle Hiroshi. C’est un cadre quasi cinquantenaire d’entreprise comme le Japon en génère des millions. Il se retrouvera réincarner dans sa peau d’adolescent de 14 ans avec une conscience d’homme mûr. Le bédéiste et poète de l’image japonais Taniguchi revisite le thème du voyage dans le temps et apporte des réponses élégantes aux paradoxes bien connus du retour vers son propre passé et des interactions avec son présent immédiat. Ni adaptation, ni transfiguration de l’oeuvre du maître, la mise en scène de Dorian Rossel se veut une approche de cette dimension de soi où tout paraît à  la fois étranger et familier. Dans la lignée de ses précédentes mises en scène questionnant les canons et voies de la représentation.
Dans la peau de soi-même. L’idée de base n’est pas forcément révolutionnaire, mais l’adolescent qui avait énormément de regrets en entrant dans la vie adulte avec le sentiment d’avoir gâché une partie de sa jeunesse et qui se voit offrir une nouvelle opportunité de revivre cette période va radicalement changer la vie du “salary-man”.
Après « Je me mets au milieu mais laissez-moi dormir », adaptation pour la scène du film d’Eustache avec Alexandre, son protagoniste principal bohème et désenchanté, Dorian Rossel s’attache à  un conte doux et cruel d’une vie qui s’illustre sobrement, évitant la candeur de l’enfance et privilégiant un point de vue objectif.
Bertrand Tappolet

Quartier lointain, du 20 février au 8 mars 2009, La Comédie de Genève au Théâtre du Loup.
Librement adapté de Jirô Taniguchi, mise en scène Dorian Rossel, avec Rodolphe Dekowski, Mathieu Delmonté, Xavier Fernandez-Cavada, Karim Kadjar, Delphine Lanza, Elodie Weber; scénographie Sylvie Kleiber.

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