Le potentiel artistique de la bande dessinée genevoise se déploie avec le soutien de la Ville

Rodolphe Töpffer, “Le banc de la Treille à Genève”. Genève, Cabinet des dessins du Musée d’art et d’histoire.

La Ville de Genève soutient depuis 19 ans la bande dessinée genevoise qui s’est fait largement reconnaître pour son dynamisme et sa diversité. Cet engagement culmine chaque année par l’octroi de trois Prix Rodolphe Töpffer attribués à des auteurs émergents comme à d’autres plus confirmés.

Art populaire par excellence, la bande dessinée recèle une potentialité esthétique et artistique généralement clairement sous-estimée alors que ses artistes n’ont rien à envier à ceux bien plus célébrés de la haute culture. Son champ englobe autant de styles que de dessinateurs qui se révèlent conteurs, philosophes ou poètes et maîtrisent l’art de capter l’attention, d’introduire le lecteur dans un monde personnel avec autant de puissance que le cinéma.
La BD n’est ni texte illustré ni image commentée, les deux sont intimement dépendants l’un de l’autre car « les dessins sans le texte n’auraient qu’une signification obscure; le texte sans les dessins ne signifierait rien » remarquait Rodolphe Töpffer (1799 – 1846) dont la paternité de l’invention du genre est unanimement reconnue. Des dessinateurs contemporains tels Wolinski ou Spiegelmann et bien d’autres l’ont salué. Lui même, autant écrivain et critique d’art, concevait alors ce mode d’expression comme une forme radicalement neuve « où il y a prodigieusement à moissonner ». La formule reste aussi pertinente en ce début du XXIe siècle, les prix remis le 5 décembre en témoignent :

Le Prix Töpffer international revient à la meilleure bande dessinée en français parue dans l’année et a été remis à Killoffer pour Killoffer tel qu’en lui-même enfin, Editions L’Association, 2015 :

Killhofer, “Killhoffer tel qu’en lui même enfin”, Prix Töpffer international.

Le Prix Töpffer Genève récompense le meilleur album réalisé en 2015 par un-e Genevois-e et a été décerné à Alex Baladi pour Autoportrait (13.11.2013 – 14.11.2014), Editions Atrabile, 2015 :

Alex Baladi, “Autoportrait”, lauréat du Prix Töpffer Genève 2015.

Maurane Mazars, “Akouphènes”, Prix de la jeune bande dessinée du canton de Genève.

Née en 1991 à Paris, Maurane Mazars a obtenu en 2015 un bachelor en communication visuelle, option Image/Récit à la HEAD – Genève. Elle a participé à plusieurs expositions collectives et a obtenu le 3e prix du Concours international d’illustration de Crans-Montana 2015.

Les nominés

S’il n’y a qu’une récompense par rubrique, hors de toute hiérarchie ordonnée par les différents jurys, c’est l’ensemble des nominés qu’il faut considérer avec intérêt pour la haute qualité de leurs travaux :

Amélie Strobino, “Tsarvaî”, nominé au Prix de la jeune bande dessinée du canton de Genève.

Née en 1992 à Genève, Amélie Strobino a tout d’abord obtenu un CFC en design 2D, ainsi qu’une maturité professionnelle du CFPAA –Genève, puis un bachelor en communication visuelle option Image/Récit de la HEAD – Genève. Elle présente jusqu’au 16 décembre 2015 une exposition personnelle au pavillon Plantamour à Genève.

Sacha Goerg, “Chicagoland”, nominé au Prix Töpffer Genève.

Hugo Baud, Madonna, nominé au Prix de la jeune bande dessinée du canton de Genève.

Né à Genève en 1994, Hugo Baud a obtenu en 2013 un CFC au CFPAA – Genève, section design 2D. Il a réalisé une exposition personnelle à la Galerie Forde à Genève.

Brüno, “Tyler Cross : Angola”, nominé au Prix Töpffer international.

Zeina Abirached, “Le Piano oriental”, nominé au Prix Töpffer international.

Guillaume Long, “A boire et à manger : Du pain sur ma planche” nominé au Prix Töpffer Genève.

Expositions en relation avec les prix Töpffer