L’art arménien pour mémoire

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Mekhitar Garabedian. Untitled (Gurgen Mahari, The World is alive, Venice).

La Biennale de Venise 2015 se tient l’année du 100e anniversaire du génocide arménien et son jury a attribué le Lion d’Or de la meilleure participation nationale à la République d’Arménie pour son projet Armenity. C’est indubitablement un geste politique en faveur d’une jeune nation, d’un peuple qui a vécu ses moments les plus noirs il y a un siècle; l’honneur fait aux Arméniens l’est par l’intermédiaire de ses artistes présents avec plusieurs pièces exceptionnelles; Installations, vidéos, photographies, vitrines abritant des dessins et des témoignages, tous les médiums sont ici réunis.

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Le Pavillon de la République d’Arménie est situé sur l’île San Lazzaro degli Armeni, Venise.

C’est sur l’île de San Lazzaro, située entre San Marco et Lido, juste en face des Giardini de la Biennale, que le moine arménien Mekhitar en 1717 leva le siège de l’Ordre Mekhitarian et où Lord Byron étudia la langue arménienne. L’emblématique monastère de San Lazzaro avec ses jardins, l’ancien atelier d’impression, le cloître, le musée et la précieuse bibliothèque de manuscrits a contribué à préserver l’un des biens les plus importants de la culture arménienne, qui autrement aurait été en grande partie perdu.

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Silvina Der Meguerditchian. Treasures.

Armenity renforce le concept de déplacement et territoire, de justice et réconciliation, de ethos et de résilience. Ainsi, indépendamment de leur lieu de naissance, les artistes sélectionnés de la diaspora arménienne, expriment la mémoire et l’identité de leurs origines. Un ensemble «transnational» sous la bannière d’une identité morcelée, reconstruite avec talent par ces artistes, petits-enfants de ces survivants du Génocide arménien, le premier du 20e siècle. Leur préoccupation enracinée de l’identité, de la mémoire, de la justice et de la réconciliation, chevauche habilement les notions de territoire, de frontière et de géographie. Qu’ils soient nés à Beyrouth, Lyon, Los Angeles, ou au Caire, où qu’ils vivent, ces citoyens du monde remettent constamment en question et réinventent leur armenité.”

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Mikayel Ohanjanyan. Tasnerku

 

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Aikaterini Gegisian, A Small Guide to the Invisible Seas, 2015. Collages sur papier.

 

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Rosanna Palazyan, … Uma história que eu nunca esqueci…” / “… A story I never forgot…”. Installation vidéo, 2013-2015.

 

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Melik Ohanian, Belonging to Present.


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Anna Boghiguian, Ani, 2015. Site-specific installation.

 

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Aikaterini Gegisian. A small guide of the Invisible Seas. Installation.

 

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Melik Ohanian, Les Réverbères de la Mémoire, 2010–15.

Artistes de la diaspora arménienne :
Haig Aivazian, Liban; Nigol Bezjian, Syrie/Etats-Unis; Anna Boghiguian,Egypte/Canada; Hera Büyüktaşçıyan, Turquie; Silvina Der-Meguerditchian, Argentine/Allemagne; René Gabri & Ayreen Anastas, Iran/Palestine/ Etats-Unis; Mekhitar Garabedian, Belgique; Aikaterini Gegisian, Grèce; Yervant Gianikian & Angela Ricci Lucchi, Italie; Aram Jibilian, Etats-Unis; Nina Katchadourian, Etats-Unis/Finlande; Melik Ohanian, France; Mikayel Ohanjanyan, Arménie/Italie; Rosana Palazyan Brasil; Sarkis, Turquie/France; Hrair Sarkissian, Syrie/Royaume-Uni. Commissariat de Adelina Cüberyan v. Fürstenberg.

Le jury de la Biennale 2015 était composé de Naomi Beckwith (USA, conservatrice au Museum of Contemporary Art, Chicago), Sabine Breitwieser (Autriche, directrice Museum der Moderne, Salzburg), Mario Codognato (Italie, historien de l’art), Ranjit Hoskote (Inde, commissaire d’exposition), Yongwoo Lee (Corée du Sud, président de l’International Biennial Association).

Le Pavillon arménien est situé au monastère Mekhitariste sur l’île de San Lazzaro degli Armeni et servi par vaporetto.

Biennale de Venise, jusqu’au 22 novembre 2015.

Pendant ce temps, à Genève : Un projet de Melik Ohanian en mémoire du génocide des Arméniens, artiste parmi les primés à la Biennale Venise dans le cadre du Pavillon d’Arménie, dérange surtout les autorités du Canton de Genève, la Confédération et l’ONU. Selon de bonnes sources dans la communauté arménienne genevoise, la commissaire du Pavillon arménien ne soutenait pas le projet d’implantation des Réverbères de la Mémoire.
Voir : Le projet dérangeant des Réverbères de la Mémoire à Genève. GenèveActive.

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