L’âge, nouveau quota pour faciliter l’entrée des jeunes en politique ?

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La Conférence mondiale UIP des jeunes parlementaires, qui se tiendra à Genève les 10 et 11 octobre prochains, a en effet pour objectif de corriger le déséquilibre entre l’importance croissante des jeunes dans les sociétés du monde et la faiblesse de leur représentation et de leur engagement dans la politique traditionnelle.


Il s’agira également de réfléchir aux idées reçues sur l’apathie des jeunes et leur désillusion vis-à-vis de la politique officielle.
Intitulée “Mettre la démocratie à l’épreuve”, la Conférence sera l’occasion de présenter les résultats d’une nouvelle analyse de référence, réalisée par l’UIP, sur la représentation des jeunes au Parlement. L’étude montre qu’en dépit de certaines tendances encourageantes, la faiblesse de la représentation des jeunes au parlement reste un défi mondial pour la démocratie. Tandis que, selon les chiffres de l’UNDESA, plus de la moitié de la population mondiale a moins de 28 ans, l’analyse de l’UIP révèle que les parlementaires de moins de 30 ans ne représentent qu’1,75 pour cent des parlementaires dans près de 80 pays.

L’analyse présente, pour la première fois, un classement des pays selon le pourcentage de représentation des jeunes dans les organes législatifs. Avec 10,1 pour cent de parlementaires de moins de 30 ans dans sa chambre basse, la Norvège est le seul pays à passer la barre des deux chiffres. Par ailleurs, 38 chambres parlementaires ne comptent aucun parlementaire de moins de 30 ans.

L’étude montre que la tranche d’âge des 51-60 ans est la mieux représentée, avec plus de 37 pour cent des parlementaires de la centaine de chambres qui ont pris part à l’enquête.
 
L’analyse est toutefois plus encourageante – même si la situation reste nuancée selon les régions – si l’on adopte la définition de l’UIP pour inclure dans la catégorie des jeunes parlementaires tous ceux qui ont moins de 45 ans. L’éventail de la représentation est très large : de 0 pour cent en Micronésie, à Tuvalu et au Sénat uruguayen jusqu’à plus de 60 pour cent à la Chambre basse néerlandaise. Huit des dix chambres les mieux classées sont européennes.

La Conférence, qui se propose de mettre en contact des jeunes parlementaires, des jeunes leaders et des experts internationaux, ne s’intéressera pas uniquement à la faiblesse de la représentation des jeunes au parlement mais cherchera aussi à cerner les obstacles à leur participation politique. Parmi ceux-ci, citons l’écart souvent important entre l’âge minimum requis pour voter et pour se présenter aux élections, le peu de sérieux accordé aux jeunes en politique et l’insuffisance des initiatives visant à les autonomiser.

La Conférence étudiera des moyens concrets d’accroître la participation des jeunes à la prise de décisions politiques et cherchera à définir un agenda clair pour les jeunes en politique au plan mondial. L’adoption d’un système de quotas, similaire à celui mis en place pour les sexes, est une voie envisageable pour augmenter le nombre de jeunes parlementaires. Source: Union interparlementaire (UIP)

Voir également : Pourquoi les jeunes sont-ils si peu nombreux à faire de la politique ?

Publié dans politique culturelle