La fin prochaine de la galerie d’art traditionnelle est annoncée

 

L’avenir du marché passe par l’Internet

Actuellement, les transactions via l’Internet représentent de 3 à 8% du marché global, mais les analystes de Goldman Sachs estiment que d’ici 2020 les ventes en ligne auront remplacé les ventes traditionnelles. Salles de ventes et entrepreneurs venus de l’informatique et des créateurs de réseaux sociaux se posent désormais en rivaux sérieux. Le galeriste traditionnel se trouve aujourd’hui confronté à une mutation technologique majeure à laquelle il ne s’est pas préparé. Selon le rapport de CINOA, si le galeriste a aujourd’hui son site web, il ne l’utilise principalement que pour communiquer avec des clients ou pour montrer quelques œuvres.

Les collectionneurs s’asseoiront-ils devant leur ordinateur pour commander une œuvre coûtant plus d’un million de dollars, la même que d’autres acheteurs potentiels pourront aussi voir en même temps sur leur écran en différents points du monde? Certains, et non des moindres, y croient : Eric Schmidt, président de Google, s’est associé avec Jack Dorsey, co-fondateur de Twitter, et des investisseurs comme l’héritière Dasha Zhukova pour créer le site de commerce d’œuvres d’art en ligne Art.sy. Conseillés par des marchands de l’envergure de Larry Gagosian, ces entrepreneurs ont l’ambition d’informer et de mettre en relation acheteurs et vendeurs. Art.sy compte sur la technologie génomique, les outils d’analyse des goûts de leurs consommateurs qui permettent de faire des suggestions d’achat pour faire connaître à leurs utilisateurs des œuvres susceptibles de leur plaire. Ces outils qui sont utilisés avec succès par Amazon pour les livres ou Pandora pour la musique nécessitent la constitution de gigantesques bases de données, un art que maîtrise certainement le président de Google !

Un des objectifs de Art.sy est de développer grâce à l’activité en ligne une clientèle plus jeune dans un marché de l’art où celle-ci est peu présente : 80% des acheteurs sont âgés de plus de 45 ans, le 60% ayant plus de 55 ans et les marchands ont en général plus de 50 ans.
Les salles de ventes aux enchères se posent aussi en concurrentes sérieuses aux  marchands grâce à leur connaissance tant des vendeurs que des acheteurs qui fréquentent leurs sessions, mais aussi des artistes qui fonderont plus d’espoirs dans des sociétés bien implantées sur le marché global. Le contact physique personnel ne sera pas perdu pour autant car le mode « pure player », ou tout virtuel, ne devrait pas encore l’emporter sur la formule « bricks and clicks », soit acheter en ligne et prendre en magasin.
Après les expositions virtuelles que présentent plusieurs grands musées sur leur site, c’est maintenant au tour des foires d’art virtuelles de se développer, ce sont les premiers grands changements depuis la fin du XVe siècle.

Jacques Magnol

Plus d’infos:  CINOA / VIP Art Fair / Art.sy /
Lire également: Clicking on a Masterpiece (Wall Street Journal)/ Website could be holy grail of private market prices (The Art Newspaper)

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Publié dans économie, expositions