Forum de Chaillot, la Culture ne se nourrit pas que de paroles bienveillantes

Lors du Forum de Chaillot, qui a réuni près de 1200 acteurs culturels de positions diverses, ainsi que les ministres de la Culture européens, la défense de l’exception culturelle qui a pour but affiché de dégager la culture d’un système essentiellement mercantile a occupé une place centrale.
La question des droits d’auteur à l’ère numérique est un sujet qui devrait faire l’objet de débats ultérieurs, tout comme les possibilités d’uniformiser des modalités de fiscalité privilégiées en faveur de la Culture. Lors de la prochaine commission européenne qui se tiendra à l’automne prochain, les ministres devraient présenter des mesures concrètes telles la possibilité de prêts sans intérêts et de nouveaux modes de financement – via de nouvelles taxes comme l’augmentation des taux de TVA applicables – notamment en faveur des secteurs du numérique et des médias audio-visuels.

Près de 200 intermittents du spectacle ont manifesté le vendredi 4 avril devant le théâtre national de Chaillot. Denis Gravouil, de la fédération CGT du Spectacle, a pris la parole à la clôture du forum, en pointant notamment les politiques d’austérité en Europe qui n’accordent que 0,5% de leur budget pour la culture. Il a rappelé qu’au même moment, à Bruxelles, la Confédération européenne des syndicats organisait une euro-manifestation pour dénoncer le dumping social.

Ce forum sur la Culture et l’Europe, organisé à Paris par la ministre de la Culture, en prévision des élections européennes, a reçu la « visite surprise » du président français, François Hollande, venu se vanter d’avoir réussi – momentanément – à maintenir les questions des droits d’auteur et des échanges de biens culturels en dehors de l’accord de libre-échange en discussion entre les Etats-Unis et l’Europe. Une volonté à tempérer face au forcing effectué par le même président pour accélérer les négociations quasi secrètes et extrêmement contestées entre l’UE et les États-Unis. Un flot de paroles bienveillantes a jailli de cette assemblée à l’allure très business pendant que dans toute l’Europe les budgets alloués à la Culture sont les premiers affectés. Le metteur en scène Thomas Ostermeier est intervenu dans le cadre d’une table ronde sur « ce qu’attendent de l’Europe les artistes et les penseurs ». Il a dénoncé le néo-libéralisme qui se traduit par la mise en cause des droits sociaux.

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Publié dans politique culturelle