En Tunisie, la danse a pris une place dans le débat démocratique

Les danseurs d’Art Solution danseront hors de Tunisie pour la première fois à Genève, sur la Place des Nations devant l’ONU. Invité spécialement de Tunisie par la Fête de la Danse sur l’initiative de la Cie Gilles Jobin, dans le cadre de son projet Sud Sud, ces danseurs et artistes tunisiens se produiront dans la rue à Genève à l’occasion de la fête de la danse. Ils ouvriront la fête, sur la Place des Nations le vendredi 3 mai à 18h.

La manifestation sera suivie d’un débat au Grutli à  partir de 19h. Ils ont créé le “buzz” sur internet avec leur videos de leurs danses dans la rue en Tunisie intitulées “Je Danserai Malgré Tout”.  , tout un symbole…

Le combat des danseurs en Tunisie, mais aussi dans d’autres pays arabes est essentiel dans le débat démocratique: Tunisie, Egypte, Maroc, Liban, Syrie…. Les danseurs sont en première ligne. En Irak, la danse est interdite, comme à Genève du temps de Calvin…  Les danseurs sont devant, ils s’engagent, ils prennent des risques et la Cie Gilles Jobin invite le public à montrer sa solidarité avec leur combat pacifique.

Les danseurs du collectif Art Solution combattent pour la liberté d’expression artistique, à travers des interventions chorégraphiques dans l’espace public. Depuis sa création en mai 2011, cette association de « Danseurs-Citoyens » tunisiens a été la voix de plusieurs jeunes artistes, danseurs, créateurs et talents innovateurs de la scène underground tunisienne. Leurs performances urbaines, dont les captations vidéo sont diffusées ensuite sur Internet, constituent une forme de lutte non-violente qui établit un lien direct avec le public. L’espace et la danse deviennent alors un acte de résistance. Leur slogan, et le titre donné à leurs vidéos, « Je danserai malgré tout» incarne la manifestation chorégraphique d’une jeunesse tunisienne révoltée et résistante.

“C’est avec l’apparition des danses urbaines à la fin du XXe siècle, immédiatement globalisées grâce à MTV d’abord puis Internet ensuite, que la danse est devenue une expression populaire et de masse. D’abord issue des ghettos sociaux des grandes villes, elle s’est répandue sur la planète, permettant aux jeunes pratiquants du Nord comme du Sud de se forger une identité globale, une «idée d’unité» libérée des contraintes morales de la société. La danse opère désormais au-delà des barrières culturelles et géographiques traditionnelles et, comme par un effet de capillarité, relie les populations urbaines au-delà des frontières dans un même mouvement générationnel global.
En invitant les danseurs du collectif tunisien d’Art Solution à présenter leurs performances urbaines à Genève (du 3 au 5 mai), ville des droits humains mais qui, du temps de Calvin, interdisait la pratique de la danse, nous proposons aux «activistes de la danse» une tribune internationale et solidaire à leurs revendications, mais aussi l’expression d’un symbole : la danse est aussi silencieuse que puissante, et il n’existe pas de progrès possible si l’on contraint les corps à l’immobilité.” Extrait de l’article de Gilles Jobin paru dans le quotidien Libération du 16 avril

A l’issue des performances, le public aura l’occasion de rencontrer le collectif autour d’une table ronde politique pour évoquer ces questions de liberté artistique, de la danse et de l’art comme armes politiques. Voir le programme.
Danseurs du collectif Art Solution: Mohamed Bahri Ben Yahmed, Chouaib Brik, Sandra Dachraoui, Chahrazad Mami et Youssef Chouibi.
Musiciens du collectif : Mohamed Aymen Ben Yahmed et Atef Jmal
Rencontre et table ronde avec : le collectif Art Solution; Hafiz Dhaou, directeur artistique du festival Tunis capitale de la danse et d’autres invités. Modérateur : Gilles Jobin D’autres interventions d’Art Solution se dérouleront pendant le week-end à Vernier, Carouge, Meyrin, Plainpalais et Genève dans les lieux de la Fête de la Danse.

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