Anne Rochat tend le miroir de nos désirs au TU de l’Usine

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Quoi que je fasse, je proteste est né de la volonté de mettre sur et en scène le mot désir. Un désir à la fois physique et mental, de chair, de lutte, de solitude, de violence et de silence exprimé et incarné par une puissante jouissance verbale et corporelle. Anne Rochat a choisi de mettre son propre corps au coeur de sa pratique artistique et c’est sur le fil d’une rigoureuse construction artistique qu’elle l’exploite. Un travail et une épreuve qui se concentrent sur les limites du corps, sa physicalité, son épuisement, et son incarnation en tension permanente avec son psychisme.

“Les deux femmes de Quoi que je fasse, je proteste marchent ensemble, elle sont belles et monstrueuses à la fois. Elles discourent, elles invitent. A des moments choisis, elles sont successivement l’avers et le revers de l’autre, de l’espace et de vous-même. Elles sont présentes comme l’image du passage d’un monde à l’autre, d’un temps à l’autre, l’image d’un présent indéfinissable reliant le théâtre à la performance. Elles tentent par leur présence d’incarner physiquement et verbalement la pensée double, c’est à dire concevoir, dans un même langage symbolique ou philosophique, une chose et sa représentation. Elles nous tendent un miroir, dans lequel se reflètent nos fractures, nos fragilités, nos désirs, nos dépendances, nos fantasmes et nos limites. Deux femmes prises dans la toile de leur présent.

Quoi que je fasse, je proteste est le monologue d’une femme qui met en chair la poétique de sa pensée et de son ressenti ainsi que son désir d’émanciper le je. Chaque scène se focalise sur un état particulier de perception. Dans un langage à la fois viscéral, cru et sensuel, elles interrogent le pouvoir qui s’exerce dans la relation à l’Autre. Quoi que je fasse, je proteste veut rompre avec la raison raisonnante. Cette œuvre théâtrale performative tente de s’ouvrir à la nudité de la conscience pour se détacher du corps mental.”

Quoi que je fasse, je proteste
5 au 14 février 2015, une création d’Anne Rochat, TU, Genève

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Publié dans art contemporain, scènes