Comment penser un théâtre pour demain ?

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Le théâtre de demain sera-t-il le nouvel espace accueillant où l’on se plaira à  flâner, à  faire du shopping, à  prendre un verre, ou goûter l’air du temps au gré de ses envies. L’espace de ces institutions artistiques également porteuses d’une mission de pédagogie sociale s’ouvrira-t-il ?  Débat.

Comment penser un théâtre pour demain?

Mardi 15 décembre 2009. White Box du Théâtre du Grütli, de 12h15 à  13h30.

Intervenants :
Sara Martin Camara, architecte, du bureau lauréat du concours pour la Nouvelle Comédie.
Gilles Jobin, chorégraphe.
Gilles Lambert, scénographe.
modération : Jacques Magnol, journaliste, fondateur de Genève Active.

Comment ménager les caractères traditionnels et contemporains du théâtre pour qu’ils cohabitent au service de ses différentes missions, sociales, économiques, artistiques.
Comment répondre aux besoins de théâtralité de l’apparence du bâtiment et de performativité du complexe ?
Quel outil attendent les metteurs en scène, les scénographes et les autres acteurs culturels?

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Lauréat du concours pour une Nouvelle Comédie. Image LUXIGON.

Comment rendre tangible l’interaction entre les activités du lieu multiculturel et la vie de la cité par des effets de transparence, de porosité? Dans les nouveaux théâtres, la lumière, les visiteurs, les idées : tout circulera dans ces nouveaux lieux ou l’on pourra échanger des idées, partager un repas, se distraire, être à  la page de l’actualité, de la littérature, du cinéma et du design.

Lire ou écouter également sur Genève Active à  propos de la Nouvelle Comédie:

Entre 2016 et 2040 Genève aura peut-être une Nouvelle Comédie. Avec les interventions (audio) de Laurent Gravier, du bureau lauréat, et de Gilles Lambert, scénographe, de l’Association pour la Nouvelle Comédie de Genève.
Le sort du théâtre de la Nouvelle Comédie est lié à  celui du CEVA (transformation du quartier de la Gare des Eaux-Vives). Dans cet article, Patrice Mugny parle également de l'”avenir” de la future ancienne Comédie.

Jacques Magnol

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Institutions artistiques en mutation

L’espace des institutions artistiques également porteuses d’une mission de pédagogie sociale s’ouvrira-t-il en supprimant les cloisons et les portes qui pourraient entraver le regard ou le parcours, comme le voient Rem Koolhaas à  Taipei, Pascal Rambert à  Genevilliers, ou le bureau d’architectes danois Schmidt-Hammer-Lassen pour la bibliothèque d’Arhus au Dannemark, par exemple.

L’exemple du Théâtre de Gennevilliers. (France)

Gennevilliers

L’acte architectural de Patrick Bouchain et de Nicole Concordet a consisté à  faire du Théâtre de Gennevilliers un lieu de vie ouvert sur la ville.

Pascal Rambert a voulu faire du Théâtre de Gennevilliers un lieu convivial, ouvert à  tous comme doit l’être un forum public. Il a confié à  l’architecte scénographe Patrick Bouchain la charge de réaménager l’espace du public. Cet architecte à  la démarche singulière déclare « avoir cessé de faire de l’architecture » pour laisser la place à  la « mobilité des choses » et à  la « convivialité des hommes ». Déconstruisant les modèles figés de l’architecture publique, qui laissent par définition le peuple dehors, Patrick Bouchain privilégie la circulation fluide de l’extérieur vers l’intérieur. Il décloisonne l’entrée du théâtre en effaçant les frontières entre la rue et le bâtiment.

Rencontre avec Pascal Rambert, directeur du Théâtre de Genevilliers. Interview par Jacques Magnol, 30 octobre 2009.
“On a dû réfléchir différemment pour laisser aux gens, pas seulement aux spectateurs, la possibilité d’aborder un bâtiment avec beaucoup plus de souplesse et de porosité” :

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Pascal Rambert milite pour les artistes vivants, pour ceux qui essaient d’inventer des mondes nouveaux :

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Lire : GENNEVILLIERSroman 07/08 , publié aux éditions des Solitaires intempestifs. Écrit à  la manière d’un journal opérant par déplacements dans le temps et l’espace, GENNEVILLIERSroman 0708 dessine les contours de ce nouveau lieu qui souhaite s’ouvrir sur la ville, en proposant à  des artistes comme Daniel Buren, Patrick Bouchain, Olivier Assayas, Jean Paul Civeyrac, Rachid Ouramdane, ou encore John Malpede de créer avec ses habitants.

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Le théâtre altermoderne de Rem Koolhaas à  Taipei. (Taiwan)

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Taipei, le théâtre de Rem Koolhaas, lieu de passage entre la gare et le night market.

Selon Rem Koolhaas qui construit un théâtre altermoderne à  Taipei relève qu'”Aujourd’hui, la tendance est plus au style chimérique exploité par nombre de stars de l’architecture qui concourent pour les projets des grandes marques de luxe, ou des musées, dans des mégapoles qui se livrent aussi à  une concurrence effrénée, de Bilbao à  Dubaï ou de Pékin à  New York. L’achat des produits de ces marques symboliques par les consommateurs vise à  satisfaire la volonté de consommer une valeur symbolique, dans le même esprit, les bâtiments spectaculaires relèvent de la nécessité de contribuer à  créer cette valeur. Malheureusement, si l’architecte ne crée pas des horizons qui dépassent la fonction de ces bâtiments iconiques, la relation entre l’homme et l’architecture s’appauvrit.
OMA, tout en étant devenu lui même une marque, bien que dans un sens différent de celui de ses contemporains, a appliqué cette réflexion au projet de construction d’un centre de spectacle vivant à  Taipei. Ces nouvelles perspectives ont conduit à  la mise en à“uvre d’une stratégie qui vise à  intégrer l’architecture contemporaine dans le contexte culturel de notre époque. Rem Koolhaas s’est demandé « pourquoi les expositions les plus intéressantes sont-elles organisées à  l’extérieur des musées, dans des bâtiments anciennement industriels ? Pourquoi le théâtre le plus intéressant se déroule-t-il dans des halles abandonnées, au delà  des frontières de la scène traditionnelle ? Comment l’architecture peut-elle transcender ses mauvaises habitudes, son inclination à  limiter ses possibilités ? Voir l’article.

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La plus grande bibliothèque de Scandinavie sera d’un genre nouveau

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La nouvelle bibliothèque d’Arhus, au Danemark, sera un “Urban Mediaspace” de 30’000 m2 dans lequel les livres ne constitueront pas l’unique sujet d’intérêt. Nouveau lieu de vie intégré dans l’activité sociale de la cité, la bibliothèque comprendra des espaces voués à  l’étude et d’autres propices à  la détente, ainsi que des salles en mesure d’accueillir des événements culturels. Voir l’article.

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 théâtre casablanca

L’architecte Christian de Portzamparc impose son concept d’îlots ouverts à  Casablanca, son théâtre sera le plus grand d’Afrique.
“Ce sera un lieu attirant où il aura la fraîcheur, la vie, les cafés, les librairies. Sur cette place, nous essayerons de faire quelque chose de vivant”. Le théâtre comprendra une salle polyvalente de 1800 places, une béack box de400 places et un auditorium de 600 places. Ouvert sur la place, le théâtre pourra accueillir 6000 spectateurs pour des représentations à  ciel ouvert.

Jacques Magnol

Publié dans architecture et urbanisme, scènes
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  1. […] lorsque des comédiens hors-pair viendront travailler à  Genève’. Matthias Langhoff. – Comment penser un théâtre pour demain ? – Entre 2016 et 2040 Genève aura peut-être une Nouvelle Comédie – Le sort du théâtre de la […]

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