Un modèle de développement peut-il reposer sur la culture et la créativité ?

Est-il possible que le bien-être économique et social d’un territoire soit dépendant des secteurs créatif et culturel ? Une analyse de la vitalité et de l’importance des industries créatives et culturelles du Piémont, réalisée dans les secteurs de la mode, du design, du goût, des médias et du patrimoine artistique et historique, semble le démontrer.

Ensemble, ces industries représentent 9% des emplois et des entreprises de l’économie piémontaise, soit une importance comparable au secteur automobile et à celui du bâtiment qui représentent respectivement 9.48% et 12.37% des emplois. Ce constat a permis de mettre en évidence les conditions requises pour que ce macro secteur devienne un moteur du développement local.

Le développement dépend du niveau d’atmosphère créative

Chaque secteur qui baigne dans une atmosphère créative est susceptible de créer un processus de développement et d’innovation. Si la nature précise de cette atmosphère est complexe à définir, ses principales caractéristiques sont représentées par l’intensité de la production et de la circulation des idées autant sur les produits, que sur les aspects artistiques, les besoins des consommateurs, les innovations technologiques, les modèles commerciaux, le design industriel et la recherche de qualité.

Le rapport commenté par Il Giornale dell’Arte relève que l’atmosphère créative est l’élément crucial, et l’analyse des systèmes locaux de créativité entendus comme réseaux de relations économiques et sociaux entre les différents acteurs privés et institutionnels permet de comprendre le rôle qu’elle joue dans la création de cette ambiance innovatrice.

Dans le cas du Piémont, il existe un environnement de créativité diffuse constitué par le territoire métropolitain de Turin qui concentre de nombreuses activités culturelles, ce territoire est complémentaire d’un tissu régional dans lequel se sont développées des activités de la culture matérielle (goût, design, mode). Ce modèle est cependant hétérogène car plusieurs secteurs comme l’édition, la radio-télévision et, en partie, la mode sont principalement le fruit d’une atmosphère créative passée ; à l’inverse des secteurs comme celui du goût, du cinéma ou des musées qui ont su développer un climat créatif d’envergure. Les industries créatives et culturelles doivent donc principalement leur excellente santé à la densité des réseaux qui relient les différents secteurs, et principalement aux rapports transversaux et complémentaires des biens et des services offerts.

Pour en savoir plus :
– Rapport Atmosfera creativa.

– GenèveActive : Comment la culture dope le développement économique et social.

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Publié dans économie, politique culturelle
2 commentaires pour “Un modèle de développement peut-il reposer sur la culture et la créativité ?
  1. Brigitte Audeoud dit :

    Si on parlait de la Romandie comme ‘région’, il serait possible de trouver peut-être ici et là quelque chose à redire sur le développement territorial par la culture, la créativité… en comparaison avec d’autres régions: Suisse allemande, Suisse italienne, ou on pourrait choisir d’autres lignes de partage aussi. Comme je viens de recevoir un courriel de Berne (non je ne dirais rien de plus) qui contient certaines erreurs concernant les formations post-diplômes dispensée en Romandie, il me paraît encore plus étonnant l’absence de notre région sur certaines scènes européennes. En fait je lis avec attention une page web relatant la présence d’un projet sur la scène européenne soutenu par la Confédération autour des Friche culturelles (Rotefabrik, Kaserne-Basel…) mais alors où sont les projets romands par ex. ou encore l’information sur ces actions. Je suis peut-être en dehors du coup ? En partie seulement sans doute puisque je me rends à un événement de la Quadriennale de Prague (d fin octobre et là je n’y ai rencontré que des Suisses (allemands) et depuis longtemps. On m’a dit qu’une fois, le vénérable François Rochaix y avait ouvert un stand tout seul perdu au milieu des autres exposants internationaux. Je trouve que ‘nous’ manquons de présence hors nos murs, c’est mon avis tout subjectif d’ailleurs. Oui, il faudrait pouvoir lever quelques fonds, avoir une plateforme d’infos culturelles au niveau national nous promettait M. Jauslin à la journée à Berne pour le message culture. Mais aïe, ma soeur Anne je ne vois rien venir… http://www.plzen2015.net/tyden-kulturnich-fabrik/?lang=en

    • Jacques Magnol dit :

      Comment voyez-vous cette “plateforme d’infos culturelles”? Nombreux sont les sites qui ont tenté l’opération ces dix dernières années, la plupart ont fermé après quelques mois ou années, et ceux qui persévèrent, généralistes ou de niche, sont peu consultés. Qui donc, selon vous, devrait assumer le coût d’un tel service d’information sachant que l’utilisateur n’y est pas disposé?