Genève : Dernière ruée vers l’art contemporain avant l’été

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Soir de vernissages dans la rue des Bains.

Deux fêtes culturelles particulièrement populaires se suivent le même week-end à Genève, la première le 19 mai dans les galeries d’art contemporain de Plainpalais, puis la Nuit des musées, le 21 mai, et la Journée internationale des musées, le dimanche 22.

Une foule particulièrement bigarrée inonde autant les vernissages des galeries de la rue des Bains et du quartier de Plainpalais où de nouveaux cafés et restaurants apportent un minimum d’animation face aux longues façades austères du MEG et du Bâtiment d’art contemporain. Ces rendez-vous se tiennent maintenant depuis seize ans et permettent de voir aussi bien des expositions historiques d’artistes de renommée internationale (ainsi, par exemple, le mois passé avec les grands de la peinture allemande de l’après-guerre, ou les actionnistes viennois) que des oeuvres de jeunes artistes. Aperçu de cette édition:

 

Dadamaino. Galerie Art & Public, Cabinet PH.

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Dadamaino. “Volume”, 1958. © Galerie Art & Public. Genève.

Pierre Huber présente des pièces historiques de Dadamaino, une artiste italienne (1930-2004) qui a participé à toute l’aventure de l’art italien de l’après-guerre, plus précisément de l’art abstrait. En quête  perpétuelle de la forme ou plus exactement de son absence, de la structure mais aussi du vide, de l’espace, mais d’un espace qui peut se fondre dans le néant du cosmos.
Marquée par Lucio Fontana et tout de suite très proche de Piero Manzoni, ses premières oeuvres remarquables datent de 1958, tableaux dont la toile peinte d’une seule couleur est trouée d’ouvertures béantes qui laissent voir le mur. Sans composition, sans forme, sans surface, sans matière, sans facture, sans technique, ces œuvres sont intitulées Volumi (Volumes) ; elle en poursuivra la production jusqu’en 1960 tout développant leur principe.
Avec ce décalage joint au vide existant entre les toiles, les Volumi a moduli sfasati combinent la transparence des trous avec la translucidité du support pour donner une sensation vibrante de l’espace.
Art & Public. 37, rue des Bains. Genève.

 

Juliette Balland & Claudia Galante : M’illumino D’immenso. Marc Jancou Contemporary.

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Juliette Balland & Claudia Galante. “The Spin”, 2016. © Galerie Marc Jancou, Genève.

L’exposition est le fruit de la première collaboration entre les artistes présentent des sculptures dignes de l’orfèvrerie faites de pierres et de matériaux semi-précieux. Leurs références et influences viennent de bijoux médiévaux et d’anciens talismans,  ainsi que des écrits de Jean Cocteau, Apollinaire, Charles Baudelaire ou encore de la peinture de Gustav Klimt.
Deux photographies de Cindy Sherman et Nan Goldinm ainsi qu’une oeuvre de Rosemarie Trockel complètent l’exposition.
M’illumino D’immenso.  Marc Jancou Contemporary. 63, rue des Bains. Genève. 11 mai au 29 juin.

 

Mathieu Dafflon. Art Bärtschi.

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Le plasticien genevois Mathieu Dafflon (1987), lauréat d’une bourse Lissignol-Chevalier et Galland en 2014, articule son travail de peinture à partir de son intérêt pour la représentation de la matière pour elle-même et l’appropriation d’œuvres.
Art Bärtschi. 24, rue du Vieux-Billard. 19 mai au 2 juillet.

 

Bad Skin, Chris Hood. Galerie Bernard Ceysson.

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Chris Hood, “Slurried”, 2015. Huile sur toile, 150 x 200 cm. © Galerie Bernard Ceysson.

Le travail de Chris Hood, jeune peintre (Atlanta, 1984) qui vit à New York,  se caractérise souvent par des images extraites de la contre-culture américaine, l’histoire de l’art et les médias de masse. Ses tableaux ont cette particularité d’être peints à l’envers et de laisser la peinture s’infiltrer au travers de la toile. Lui-même ne découvre la réalité du travail effectué qu’une fois le tableau retourné. L’idée lui est venue, selon une interview donnée au magazine Artsy en 2015,  en regardant nombre de peintures traditionnelles. « Si vous tendez vous-même votre toile au lieu de l’acheter déjà tendue, vous commencez à voir les peintures différemment. En peignant à l’envers, la toile devient une couche – un écran, si vous préférez – qui provoque un effet de distanciation chez le spectateur. »
Galerie Bernard Ceysson. 7, rue du Vieux-Billard. Genève. 19 mai – 16 juillet 2016.
Chris Hood est actuellement en résidence à la Galerie Bernard Ceysson et sera présent lors du vernissage.

 

La nuit des Bains c’est également :

Vera Lutter.  Xippas. 61, rue des Bains. 19 mai au 31 juillet.

Jonathan Monk. Blondeau & Cie. 5, rue de la Muse. 17 mars au 9 juillet.

Séverine Hubard. Laurence Bernard. 2, rue des Vieux-Grenadiers. 19 mai au 23 juillet.

David Malek, Blair Thurman. Ribordy Contemporary. 7b et 13 boulevard d’Ivoy. Genève. 19 mai au 2 juillet.

Une collective chez Skopia avec Jérémy Chevalier, Vincent Fournier, Gilles Furtwängler, Eric Hattan : A Part of it. 9, rue des Vieux-Grenadiers. Genève. 19 mai au 2 juillet 2016.

Thomas Bayrle. Galerie Mezzanin. 63, rue des Maraîchers. Genève.

 

Associations et institutions

  • Prismes. andata.ritorno, dans le cadre de la manifestation 50 JPG. 

Prismes est une exposition des étudiant-e-s en Bachelor Interaction de la HEAD – Genève. Le groupe a réalisé une série d’œuvres à partir d’une investigation collective sur ses traces dans une ville à la fois de la neutralité et du refuge, entre scène du renseignement international et carrefour global des flux financiers.  Reflets de leurs questionnements, elles détournent les formes d’un monde technologique, révèlent nos propres pulsions de contrôle, ouvrent autant de possibles, d’imaginaires, voire d’utopies.
Avec Emma De Filippo, Deborah Holman, Gauvain Jacot-Descombes, Mohamed Keita, Segura Lambert, Nathalie Preisig, Antoine Siron, Nelson Schaub et Angélique Tahe.
andata.ritorno, 37, rue du Stand. Genève. Du mercredi au samedi de 14h à 18h, du 19 mai au 18 juin 2016.

  • Au Centre d’art contemporain, Sonia Kacem – vue au Mamco en 2015 dans le cadre du Prix Manor – investit les deux étages avec Night Shift où elle met en scène des objets manufacturés ainsi que divers matériaux sortis de leur contexte et réarrangés dans de nouvelles situations provisoires. 10, rue des Vieux-Grenadiers. Genève. Du 19 mai au 14 août.
  • Le Musée d’art moderne et contemporain (Mamco) est en cours d’accrochage des nouvelles expositions, quelques éléments de la collections sont cependant visibles le 19 mai. 10, rue des Vieux-Grenadiers. Genève. Vernissage le 31 mai, en même temps que celui de 50pg – ou 50 jours pour la photographie à Genève – au Centre de la Photographie de Genève (dans le même bâtiment) du 31 mai au 31 juillet.
  • La Médiathèque – Fonds d’art contemporain de la Ville de Genève accueille une exposition de vidéos documentaires sur le travail d’Esther Shalev-Gerz dans l’espace public, du 12 au 22 mai. 34, rue des Bains. Genève.
  • Centre d’édition contemporaine : Mathis Gasser. 15, rue des Rois. Genève.
  • Hard Hat : Lauren Huret. 39, rue des Bains. Genève.
  • Forde, pas de programme actuellement. 11, rue de la Coulouvrenière.
  • Salle Crosnier au Palais de l’Athénée : Ulrike Gruber, Flying Circus, exposition personnelle, du 29 avril au 28 mai, de 15h à 19h.

 

Samedi 21 mai : Nuit des musées

Art public : Les Inséparables, de Esther Shalev-Gerz. Inauguration à minuit.

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Esther Shalev-Gerz. “Les Inséparables”, 2016. En toiture des immeubles du 8-10 rue Lissignol, Genève.

Le samedi 21 mai, de 23 heures à minuit, la Ville de Genève, avec le concours de son Fonds d’art contemporain (FMAC), inaugurera une œuvre d’art public originale d’Esther Shalev-Gerz, Les Inséparables, une double horloge qui bouleverse nos repères, en toiture de deux immeubles à la rue Lissignol 8-10.
Les aiguilles du cadran de droite indiquent l’heure réelle alors que celles du cadran de gauche avancent simultanément en sens opposé. Les heures avancent à la fois vers l’avenir et vers le passé, devenant inséparables dans le présent.

Les vedettes du marché international au Musée d’art et d’histoire :

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Maurizio Cattelan. “Untitled”, 2002. © Maurizio Cattelan.

L’art contemporain est également au MAH avec “Urs Fischer – Faux Amis“, une sélection d’œuvres de la collection Dakis Joannou : Urs Fischer, Maurizio Cattelan, Jeff Koons, et autres artistes du gotha du marché de l’art.  Visites guidées le dimanche 22 mai à 14h30 et 15h30. Jusqu’au 17 juillet 2016.

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Urs Fischer. “Concert/Cornichon”, 2011. © Urs Fischer.

Programmes

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