Carlo Brandt. Je reviendrai. Photos Isabelle Meister.
Sur une proposition du Théâtre Saint-Gervais, Carlo Brandt fait entendre la voix de Zysman Wenig, un rescapé des camps, décédé en 2013 à l’âge de 101 ans, à travers les lettres clandestines envoyées à son épouse Khayè depuis le camp de Pithiviers, près de Paris. Un environnement choisi par l’artiste pour sa sobriété qui fait écho à celle de sa parole : les escaliers à l’entrée du Collège Rousseau.
“C’est avant tout, dit Carlo Brandt, la nécessité de témoigner devant la jeune génération qui me pousse à vous présenter cette forme conçue pour les classes mais aussi pour le public dans des lieux à l’extérieur ou à l’interieur (espaces publics, musées, parcs, maisons de retraite…).
Il ne s’agit pas d’un spectacle mais l’évocation personnelle d’une parole de survivant des camps d’extermination. Cette parole purement factuelle du quotidien concentrationnaire est mise en relief par les lettres clandestines que Zysman Wenig écrivit à sa femme depuis le camp de Pythiviers et accompagnée par les images tournées il y a quelques mois dans les différents camps vides sous le soleil et la neige que Zysman traversa.
Je ne dis pas « spectateur » ni « représentation » mais témoignage car il est clair que la matière et le sujet de ce moment partagé ne peut être spectaculaire mais doit conserver son caractère humain et sensible.”
Carlo Brandt fait revivre sur les escaliers du Collège Rousseau le récit exceptionnel d’un homme de 101 ans, juif d’origine polonaise qui raconte 70 ans après, comment il a réussi à survivre dans les camps de concentration et d’extermination nazis. Il parle du dernier camp où il fut interné, celui d’Ebensee dans le Tyrol Autrichien. Un camp qui lui fit presque regretter celui d’Auschwitz, avant d’être libéré le 6 mai 1945 par les troupes américaines.
“Je reviendrai” TEMOIGNAGE
Lettres de Zysman Wenig à sa femme Khayè
Carlo Brandt
Du 1er au 15 mai.
Spectacle hors les murs, en plein air, par tous les temps.
Collège Rousseau
Av. du Bouchet 16A. Genève
